AprÚsson trÚs beau film "Les Invisibles", Louis-Julien Petit revient avec "La Brigade" que France Bleu a adoré ! Le film sort en salles ce mercredi 23 mars 2022. Réécoutez l'émission
La Brigade la vraie histoire derriĂšre "House of Gucci"Mercredi 24 novembre sort enfin au cinĂ©ma House of Gucci », le dernier film de Ridley Scott sur lâune des familles les plus cĂ©lĂšbres du monde de la mode. Et du monde tout court. Le film est dâautant plus attendu que Ridley Scott sâest entourĂ© dâun casting de luxe Lady Gaga, Al Pacino, Adam Driver, Jared Leto ou encore Salma Hayek. Si le rĂ©alisateur a choisi de raconter lâhistoire de la famille Gucci, câest parce quâelle est trĂšs loin dâĂȘtre ordinaire et quâelle possĂšde tous les atouts dâune histoire parfaite pour le cinĂ©ma. Tout commence dans les annĂ©es 1970 lorsque lâhĂ©ritier de la dĂ©jĂ cĂ©lĂšbre famille Gucci, Maurizio Gucci, tombe amoureux de Patrizia Reggiani, une jeune mondaine issue des classes populaires qui ne plaĂźt pas vraiment au reste de la famille. Maurizio Gucci dĂ©cide de lâĂ©pouser contre lâavis de son clan et de son pĂšre, qui nâassistera dâailleurs pas au mariage. Le couple devient rapidement lâun des plus glamour des annĂ©es 1980 et se lie mĂȘme dâamitiĂ© avec les Kennedy. Patrizia Reggiani, trĂšs ambitieuse, prend alors de plus en plus de place au sein de lâentreprise familiale. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, Maurizio Gucci dĂ©cide de quitter Patrizia sans crier gare. La jeune femme se rĂ©pand dans les mĂ©dias, assure que son mari a changĂ© et est devenu cruel. Pire pour la future divorcĂ©e, Maurizio Gucci, mauvais commerçant, fait pĂ©ricliter les affaires de Gucci et doit vendre lâentreprise familiale. EcĆurĂ©e, Patricia Reggiani parcourt tout Milan Ă la recherche de quelquâun pour tuer son mari. Une demande que personne ne prend au sĂ©rieux jusquâĂ ce que Maurizio Gucci soit effectivement assassinĂ© en aussi
SalleclimatisĂ©e. 55 couverts. Accessible aux personnes Ă mobilitĂ© rĂ©duite. Accessible aux groupes. Bistrot, la Table du Moulin. Au Moulin de la Gorce. 87 800 La-Roche-l'Abeille. Tel. +33 5 55 00 70 66. Email : moulindelagorce@wanadoo.fr.Carte dâidentitĂ© Nom Ba Bai PĂšre Hu Guan Date de naissance 2020 MajoritĂ© 28 avril 2021 Type sortie Blu-ray/DVD NationalitĂ© USA Taille 2h29 / Poids NC Genre Guerre, Action Livret de Famille Zhi-Zhong Huang, Wu Jiang, Chun Du⊠Signes particuliers Spectaculaire, confus, dĂ©ment, trop long. LE FILM SUPERSTAR DU BOX OFFICE CHINOIS NOTRE AVIS SUR LA BRIGADE DES 800 Synopsis 1937 ShanghaĂŻ est encerclĂ© par lâarmĂ©e cents soldats chinois se sont retranchĂ©s dans un entrepĂŽt en plein coeur de la ville, et refusent dâabandonner la position. Commence alors le combat de leur vie, eux qui devinrent les hĂ©ros dâune nation⊠La Chine regorge dâhistoires Ă raconter pour mettre en valeur lâhĂ©roĂŻsme national dans des blockbusters patriotiquement complaisants. Cette fois, câest celle des lĂ©gendaires 800 qui est mise Ă lâhonneur. Petit point dâhistoire rapide. En 1937, Shanghai est encerclĂ© par lâarmĂ©e japonaise. 800 soldats se rĂ©fugient dans un entrepĂŽt au centre de la ville. De lĂ , ils vont lutter jusquâau bout du bout contre lâenvahisseur. Leur sacrifice permettra Ă lâarmĂ©e et au peuple chinois de gagner du temps pour fuir. LâentrepĂŽt, situĂ© juste en face des concessions Ă©trangĂšres de la ville, placera les puissances occidentales dans un fauteuil de premiĂšres spectatrices impuissantes dâun affrontement impitoyable. Certes la pandĂ©mie a aidĂ© en repoussant la majoritĂ© des gros blockbusters amĂ©ricains mais quand mĂȘme⊠Pour la premiĂšre fois depuis des annĂ©es, un film chinois a remportĂ© la bataille du box office dans lâEmpire du Milieu. RĂ©alisĂ© par Hu Guan, La Brigade des 800 est sans aucun doute le plus gros blockbuster que la Chine ait connu. 2h30 de spectacle Ă©quipe, le tout filmĂ© en IMAX pour un budget record de plus de 80 millions de dollars. Le paquet a Ă©tĂ© mis et une chose est sĂ»re, on ne peut nier quâon le retrouve Ă lâĂ©cran. Dâun bout Ă lâautre, La Brigade des 800 impose un spectacle aussi massif que dantesque, au point dâen ĂȘtre parfois Ă©puisant. A lâimage mĂȘme de ce quâil raconte. La dĂ©fense de lâentrepĂŽt de Sihang, câĂ©tait des vagues dâassauts successives menĂ©es par lâarmĂ©e japonaise contre un groupe de David face Ă ce Goliath surpuissant en armement comme en nombre. PassĂ©e une attaque essuyĂ©e, les retranchĂ©s nâavaient quâun bref temps de repos pour sâorganiser avant que ça ne revienne, en plus fort. Le film de Hu Guan fonctionne sur le mĂȘme principe. Les accalmies sont ici rĂ©sumĂ©es en quelques minutes tentant la carte de lâintimisme pour nous attacher aux trĂšs nombreux protagonistes et ainsi faire naĂźtre de lâĂ©motion. Puis ça repart, encore et encore, entre attaques, fusillades, explosions, empoignades, tentatives dĂ©sespĂ©rĂ©es⊠La peur, la lassitude, lâĂ©puisement, le sentiment de rĂ©silience, le courage, Hu Guan tente de tout capter avec ses camĂ©ras, au risque de sây perdre. Visuellement, le film est une apothĂ©ose de virtuositĂ© avec des sĂ©quences de combat absolument sensationnelles, parmi les plus dingues que le cinĂ©ma de guerre ait pu offrir ces derniĂšres annĂ©es. Si Hu Guan nâavait pas Ă©tĂ© si gourmand, on aurait pu tenir un pur chef dâĆuvre du genre. Malheureusement, le cinĂ©aste a voulu tout traiter, tous les points de vue, tous les sujets, conjuguer lâĂ©pique et lâintime, donner un micro-temps Ă tous les personnages, Ă©voquer lâaspect gĂ©opolitique, filmer les combats harassants⊠sur 2h30. Et La Brigade des 800 de finir par ressembler Ă un gros pavĂ© indigeste pas toujours trĂšs intelligible tant la vitesse dâexĂ©cution se rĂ©vĂšle indomptable avec la masse dâinformations et la durĂ©e proposĂ©e. On finit par dĂ©crocher dâun blockbuster qui fonctionne comme un entonnoir placĂ© dans une bouche dâun torturĂ©. Le rythme non-stop incessant, justifiĂ© certes mais dĂ©jĂ pas facile Ă apprĂ©hender, finit par sâentrechoquer avec les moments de pause qui veulent profiter du calme » de lâaction pour balancer quantitĂ© de choses. Ultra-spectaculaire, ultra-patriotique aussi, La Brigade des 800 aurait pu ĂȘtre bien meilleur sâil avait su se discipliner un peu dans lâĂ©criture au lieu de tant verser dans la surenchĂšre extĂ©nuante et confusante. Ou, Ă lâopposĂ©, sâil avait pris le temps pour devenir un vrai film fleuve de 4 heures voire une mini-sĂ©rie. Par Nicolas RieuxJai rĂ©cemment empruntĂ© la Trilogie du Moi Ă la mĂ©diathĂšque : "Moi, assassin", "Moi, fou", "Moi, menteur" d'Antonio Altarriba, et j'ai vraiment kiffĂ©. J'aime beaucoup l'approche amorale de ces histoires, le cadre catalan qui bien est exploitĂ©, le trait du dessinateur et Film de guerre patriotique teintĂ© de dĂ©sespoir, La brigade des 800 retrace lâhistoire de lâAlamo chinois dans un dĂ©luge de moyens et de fureur. Preuve sâil en Ă©tait que 2020 nâa pas Ă©tĂ© une annĂ©e cinĂ©matographique comme les autres, câest La Brigade des 800, sorti sur des milliers dâĂ©crans chinois tout juste rouverts au public lâĂ©tĂ© dernier, qui a terminĂ© en tĂȘte du box-office mondial. Plus de 450 millions de dollars de recettes, essentiellement rĂ©alisĂ©es dans lâun des seuls pays ayant pu remettre son parc de salles en ordre de marche durant cette pĂ©riode de Covid-19 Ă©trange paradoxe lorsquâon sait quâil en est aussi Ă lâorigine. Au-delĂ de lâanecdote, ce succĂšs souligne par dĂ©faut lâambition du film de Guan Hu, auteur dâun autre film de guerre au titre rĂ©vĂ©lateur The Sacrifice et corĂ©alisateur du film Ă sketches My people, my country, rĂ©alisĂ© pour les 70 ans de la RĂ©publique Populaire de Chine. Ce blockbuster guerrier et mĂ©moriel a nĂ©cessitĂ© le partenariat de trois studios, des milliers de figurants, des annĂ©es de prĂ©paration le temps de reproduire des dĂ©cors historiques Ă grande Ă©chelle et un budget pharaonique Ă lâĂ©chelle du pays de 80 millions de dollars. Bien entendu, au vu du sujet quâil traite, intimement liĂ© Ă lâHistoire du pays et au conflit meurtrier qui lâa opposĂ© Ă lâarmĂ©e japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale, La Brigade des 800 titille la fibre patriotique des spectateurs, et pas quâun peu. Le thĂšme est mĂȘme organiquement liĂ© Ă la narration dâun film qui dĂ©passe par son ampleur et sa virtuositĂ© son statut dâobjet culturel propagandiste. Deux rives, deux ambiances Chaque nation a ses lĂ©gendes, ses rĂ©cits qui dĂ©finissent en creux le caractĂšre et les valeurs de son peuple. Le lĂ©gendaire est toujours plus facile Ă retenir que le carcan de la rĂ©alitĂ©, comme le dirait John Ford, et le cas des 800 hĂ©ros » est de ce cĂŽtĂ© exemplaire. A lâinstar de lâAlamo pour les AmĂ©ricains, cet Ă©pisode-clĂ© de la guerre qui opposa les Japonais impĂ©rialistes aux Chinois rĂ©volutionnaires est celui dâun siĂšge hĂ©roĂŻque pourtant perdu dâavance. Nous sommes en 1937 Ă Shangai et le Japon a envahi le nord et lâest du pays. Les grandes villes tombent une par une, et la citĂ© scintillante a Ă©tĂ© transformĂ©e en champ de ruines. Au sud du fleuve, les quartiers sous protectorat occidental sont pourtant protĂ©gĂ©s des bombes, tels une oasis de libertĂ© au milieu du no manâs land, avec son casino, son tramway, son music-hall et ses journalistes Ă©trangers. Sur lâautre rive, juste en face, un rĂ©giment de moins dâun millier dâhommes, dirigĂ© par le commandant Xie Du Chun, investit un grand entrepĂŽt avec pour mission de retenir les assauts nippons, pour couvrir la fuite des rĂ©fugiĂ©s. Au rythme des assauts meurtriers, les soldats tombent comme des mouches, sous les yeux du reste du monde, et deviennent en temps rĂ©el des hĂ©ros pour leur pays⊠Guan Hu aurait pu tirer une mini-sĂ©rie dâun matĂ©riau aussi riche, se dĂ©ployant dans des dĂ©cors de cinĂ©ma aussi massifs quâintimidants. » Il est toujours recommandĂ© dâaborder le visionnage dâun film de guerre chinois avec prĂ©caution, tant le cinĂ©ma y est, par la force des choses, intimement liĂ© Ă la chose politique. La subversion est rarement Ă lâordre du jour dans le 7e art lĂ -bas, et les films mortifĂšres et antipatriotiques comme City of life and death y sont aussi rares quâostracisĂ©s. Lâhistoire des 800 hĂ©ros appelle bien entendu un traitement plus galvanisant que celle du massacre de Nankin et La brigade des 800 ne pouvait ĂȘtre autre chose quâun film cĂ©lĂ©brant le courage insensĂ© de ses soldats se jetant littĂ©ralement sous les balles pour la sauvegarde de leur patrie. Le film de Guan Hu a toutefois lâimmense qualitĂ© dâapporter un peu de nuance, dâĂ©paisseur, dâambiguĂŻtĂ© Ă son programme sanglant Ă©crit dâavance. RetranchĂ©s dans leur usine, les soldats de Xie ont beau ĂȘtre des nationalistes en mission, dĂ©vouĂ©s Ă leur drapeau Guan Hu offre Ă ce sujet une variation aussi macabre quâĂ©pique du fameux drapeau amĂ©ricain tenu par les soldats dans MĂ©moires de nos pĂšres, ils restent des hommes faillibles, parfois dĂ©sespĂ©rĂ©s ou rĂ©signĂ©s. Le film sâattarde notamment sur une poignĂ©e de dĂ©serteurs, entraĂźnĂ©s dans ce carnage par erreur, incapables de tuer ou paralysĂ©s par la peur. Le cinĂ©aste ne commet pas lâerreur dâen faire tous des patriotes qui sâignorent le sort les Ă©pargne ou non, sans distinction de fait dâarme, au mĂȘme titre que les camarades se jetant dans le feu de lâaction sans y rĂ©flĂ©chir Ă deux fois. Une intensitĂ© de tous les instants Si les Japonais sont inĂ©vitablement rĂ©duits Ă une horde dâenvahisseurs indistincts, emmenĂ©s par un commandant aux sourcils froncĂ©s tout Ă fait belliqueux, câest pour mieux amplifier cinĂ©matographiquement le sentiment de panique qui accompagne chacun de leurs nombreux assauts. Et ça marche. On le rĂ©pĂšte, mais La brigade des 800 offre une ampleur, une profondeur de champ, un souci du cadre et de la topographie, ainsi quâune photographie exploitant le contraste entre obscuritĂ© du camp militaire et lumiĂšres nocturnes Ă©clatantes du camp civil, que lâon croise rarement dans le genre guerrier. Ces qualitĂ©s plastiques et techniques explosent Ă chaque scĂšne dâaction, quâil sâagisse des escarmouches classiques qui ouvrent les hostilitĂ©s, de lâinfiltration meurtriĂšre de lâentrepĂŽt par des sabreurs tatouĂ©s Ă un assaut aĂ©rien sous les yeux dâun zeppelin amĂ©ricain ! ou une bataille rangĂ©e trĂšs siĂšge mĂ©diĂ©val » se terminant sur la vision insensĂ©e de soldats couverts de grenades se transformant en bombes humaines pour repousser lâennemi. Et puis il y a cette idĂ©e brillamment exploitĂ©e durant les 2h22 hors gĂ©nĂ©rique du mĂ©trage, de mettre en abyme la bataille qui sâĂ©ternise en mettant en scĂšne la vie de lâautre rive protĂ©gĂ©e, dĂ©bordante de vie et de lumiĂšre. Alors que les soldats contemplent avec des Ă©toiles dans les yeux cette oasis si proche et si lointaine Ă la fois, les civils, divas, bourgeois et reporters regardent eux la mort en face, la riviĂšre Suzhou qui les dĂ©passe prenant des allures de Styx infranchissable traverser le pont vivant ou nager dâune rive Ă lâautre est dâailleurs pratiquement impossible. Cette ambiance façon Les 55 jours de PĂ©kin donne une richesse de ton et dâambiance constamment renouvelĂ©e Ă La Brigade des 800. Elle entĂ©rine aussi le dĂ©faut principal du film, qui brasse une multitude de personnages ayant si peu de caractĂ©ristiques saillantes pour la plupart quâil est compliquĂ© Ă sâattacher Ă eux, ou parfois mĂȘme de comprendre leurs motivations il faut sâaccrocher pendant les premiĂšres minutes. Guan Hu aurait pu tirer une mini-sĂ©rie dâun matĂ©riau aussi riche, se dĂ©ployant dans des dĂ©cors de cinĂ©ma aussi massifs quâintimidants, au rythme dâune BO martiale mais bouleversante de Harry Gregson-Williams. Il aurait paradoxalement pu aussi se passer des inserts symboliques un cheval blanc qui parcourt le no manâs land â coucou Cheval de Guerre ? â ou ces visions » insistantes dâun seigneur de guerre mĂ©diĂ©val faisant face Ă des hordes dâenvahisseurs trop arbitraires pour ne pas paraĂźtre artificiels. Des scories visibles qui nâentament pas lâintensitĂ© dâun film de guerre parmi les plus impressionnants de rĂ©cente mĂ©moire. La Brigade des 800 The Eight Hundred 80% En Bref RĂ©alisĂ© par Guan Hu AnnĂ©e 2020 Pays Chine DurĂ©e 148 minutes Avec Du Chun, Wang Qianyuan, Augusta Xu-Holland Sortie le 23 juin 2021 en DVD et Blu-ray Lonesome Bear BienvenueLâHistoire pour Tous N°14 va vous retracer une page de lâHistoire AmĂ©ricaine trĂšs mĂ©connue de la plus part des, AmĂ©ricains et du reste du monde. Câest une pĂ©riode trĂšs sombre Editer l'article Suivre ce blog Administration Connexion + CrĂ©er mon blog. L'HISTOIRE POUR TOUS Ecrire et faire aimer l'histoire Accueil; Contact; Quand Abraham Lincoln ordonne de faire Guerre Au coeur de la pandĂ©mie, La Brigade des 800 avait dominĂ© le box-office mondial sous le titre The Eight Hundred, mettant une raclĂ©e aux blockbusters amĂ©ricains, paralysĂ©s par la crise. Avec dĂ©jĂ plus de 460 millions de dollars de recette au compteur et le titre de plus gros carton de 2020, le phĂ©nomĂšne s'attaque enfin au marchĂ© français grĂące Ă The Jokers, qui l'Ă©dite en Blu-ray et DVD le 23 juin. L'occasion de rĂ©aliser Ă quel point il mĂ©rite son succĂšs colossal. CâĂ©tait pas ma guerre Ă la fin de la bataille de ShanghaĂŻ 1937, Ă©pisode majeur des premiĂšres annĂ©es de la guerre sino-japonaise, plusieurs centaines de soldats chinois se retranchent dans une usine pour couvrir la retraite des troupes. La dĂ©fense de lâentrepĂŽt Sihang, aussi sanglante que dĂ©sespĂ©rĂ©e, est autant une prouesse militaire quâun accomplissement moral et une date qui marque durablement la population. La preuve dĂšs 1938, le cinĂ©ma sâen empare, avec The Eight Hundred Heroes, rĂ©alisĂ© par Yunwei Ying. ForcĂ©ment, voir lâun des deux camps concernĂ©s reconstituer une fois de plus lâĂ©vĂšnement Ă la sauce grand spectacle inspire la mĂ©fiance, surtout lorsquâil sâagit dâun projet aussi gargantuesque, dont les plus de 2h30 ont Ă©tĂ© tournĂ©es exclusivement en Imax pour lâĂ©quivalent de 80 millions de dollars. Fruit dâune production immense coordonnĂ©e par les trois monstres Huayi Brothers, Tencent Pictures et Beijing Enlight Pictures, rĂ©alisĂ© par un cinĂ©aste, Guan Hu, rompu aux gros budgets Il est aussi derriĂšre Mr Six, La Brigade des 800 pouvait facilement sâengouffrer dans le patriotisme feignant, en manipulant sans vergogne la portĂ©e symbolique de son sujet. La fiertĂ© du drapeau Et si son approche grandiloquente, carrĂ©ment Ă©pique, impose un vĂ©ritable patriotisme, quitte Ă manipuler sans pudeur la rĂ©alitĂ© historique, il nâa de cesse de la nuancer, pour la rendre bien plus stimulante. TrĂšs vite, la direction artistique sublime, toute de cendres et de sueur, laisse poindre un environnement aux frontiĂšres de la dĂ©solation, duquel une grosse poignĂ©e de personnages ne vont cesser de tenter de sâenfuir. Les dĂ©serteurs ne font pas partie du dĂ©cor, ils reprĂ©sentent Ă eux seuls le mensonge qui peut habiter un mythe comme celui des 800, mĂ©lange de courage improbable et dĂ©sarroi profond. Une grosse partie du film retrace donc sans jugement moral leurs efforts pour Ă©chapper Ă lâenfer, comme pour raconter le revers de la lĂ©gende, la peur oubliĂ©e. Tout le monde n'a pas la fiĂšvre du combat GrĂące Ă cette capacitĂ© Ă mettre chacun des soldats sur un pied dâĂ©galitĂ©, La Brigade des 800 contredit les a priori Ă propos des blockbusters chinois, qui prouvent ici leur capacitĂ© Ă Ă©chapper subtilement Ă la propagande bĂȘte que l'occident aime lui prĂȘter, et traiter leur sujet avec un sens de la mesure dans la dĂ©mesure qui Ă©chappe aux divertissements amĂ©ricains les plus idĂ©alistes. Et lorsque le long-mĂ©trage se laisse aller Ă lâexaltation de lâhĂ©roĂŻsme pur, Ă lâoccasion dâun moment de bravoure central aussi spectaculaire que tragique, il continue Ă examiner les conditions de ce patriotisme aveugle, plutĂŽt ultime stade dâun dĂ©sespoir profond que qualitĂ© naturelle inhĂ©rente Ă tout Chinois qui se respecte. Câest ainsi que, malgrĂ© la palette de protagonistes quâil passe au crible, dont aucun ne sâarroge complĂštement le titre de personnage principal, il parvient sans mal Ă impliquer Ă©motionnellement. La Brigade des 800 traque lâhumanitĂ© perdue derriĂšre les hĂ©ros⊠et les lĂąches, combattant ainsi de toutes ses forces la dĂ©sincarnation qui guettait un projet aussi ambitieux, Ă lâimage du Mel Gibson de Tu ne tueras point, auquel il vole dâailleurs le compositeur Rupert Gregson-Williams pour son trĂšs beau thĂšme principal le reste Ă©tant lâĆuvre de Andrew Kawczynski. Un casting souvent douĂ© pour jouer la terreur 800 Clos TrĂšs souvent dĂ©shumanisĂ©, lâennemi japonais nâest ainsi jamais quâune menace vaporeuse et omniprĂ©sente, une horde tenant un siĂšge impossible. Rien de bien Ă©tonnant, sachant que Guan Hu et Ge Rui assument leurs ambitions Ă©piques, pourtant contraintes par un seul et unique dĂ©cor. Rarement autant de moyens nâauront Ă©tĂ© investis dans un huis-clos, et le cinĂ©aste saute sur cette opportunitĂ© pour articuler son sens du spectacle autour dâun va et vient entre lâimmense et l'intime, comme le suggĂšre lâentrepĂŽt en question, gigantesque bloc de bĂ©ton aux allures de forteresse imprenable, reconstituĂ© dans des proportions dĂ©mentielles pour le tournage, pensĂ© lors des deux ans et demi de prĂ©paration du long-mĂ©trage. Le budget figurant n'est pas Ă nĂ©gliger non plus La camĂ©ra se dĂ©place avec agilitĂ© entre les soldats, reflĂ©tant leurs peurs, leurs espoirs et leurs faiblesses avant de prendre de la hauteur, et se montrer capable de cadrer toute entiĂšre la vastitude du get-apens. Cette maĂźtrise Ă©vidente dâun dĂ©cor arpentĂ© en long, en large et en travers pendant plus de 2 heures et demi a beau laisser sâinfiltrer quelques poncifs du cinĂ©ma de guerre trop attendus, tel ce cheval de guerre faisant office de fil rouge un peu maladroit, elle accorde au spectateur une certaine omniscience que seul un film pareil pouvait prodiguer. Alors certes, le rythme semble parfois sâĂ©tioler quelque peu, surtout lors de la fin du deuxiĂšme acte, et il faut sâaccrocher pour se prĂ©occuper du destin des dizaines de personnages prĂ©sentĂ©s. Mais lâexpĂ©rience globale reste rĂ©solument unique, tant la rĂ©alisation parvient Ă rendre compte de la situation dâhommes coincĂ©s dans un piĂšge trop grand pour eux, soit le propre du cinĂ©ma de guerre. Born to kill Et câest jonglant ainsi entre les Ă©chelles, entre le personnel et le martial, que le long-mĂ©trage crĂ©e un sentiment Ă©pique grisant. La composition par moment presque picturale de certains plans, le sound design pointu et une violence jamais Ă©touffĂ©e achĂšvent de faire des affrontements les instants ou lâampleur hallucinante de la bataille rattrape la simple humanitĂ© des pauvres hĂšres engagĂ©s en son sein, un fracas perpĂ©tuel auquel vient sâajouter une bande originale grandiose, sans conteste la plus enflammĂ©e de lâannĂ©e 2020, alternant elle aussi entre brutalitĂ© tonitruante, rĂ©pit salvateur et envolĂ©es fiĂšres. Quâon goĂ»te ou pas Ă la relativisation du patriotisme inhĂ©rent Ă la proposition, force est de constater que Guan Hu sait lâutiliser pour complĂštement transcender son sujet et transformer une dĂ©fense militaire en champ du cygne guerrier. Son sens de la dĂ©mesure est tel quâil parvient Ă faire du climax, sur le papier anti-spectaculaire au possible, une course vers la libertĂ© Ă©reintante. Une course mise en scĂšne avec brio The Last Stand Ăpique puisquâintelligent, intelligent puisquâĂ©pique, La Brigade des 800 ne prend pas seulement en compte la promiscuitĂ© du dernier refuge de lâarmĂ©e chinoise, mais aussi la configuration globale de la bataille, dont lâaspect atypique va trĂšs vite confiner Ă lâabsurditĂ©. Dâun cĂŽtĂ©, le no manâs land contrĂŽlĂ© par les Japonais, enfer terrible, de lâautre, les concessions Ă©trangĂšres, protĂ©gĂ©es du feu de la guerre par leur statut, aux premiĂšres loges du sacrifice des soldats. Une situation assez ubuesque, et dâautant plus cruelle, puisque les soldats condamnĂ©s peuvent admirer la vie civile, bien loin de leurs tracas. Câest Ă©galement lâoccasion dâorganiser une mise en abĂźme du regard sur la guerre, car plusieurs citoyens et observateurs internationaux planquĂ©s Ă lâabri des bombes sont Ă©galement suivis par la camĂ©ra de Guan Hu, commentant presque en mĂȘme temps que nous le drame qui se dĂ©roule devant leurs yeux. L'Ă©rection d'un symbole en direct Le film organise une triade dâespaces dont il se plait Ă marquer les diffĂ©rences, grĂące notamment Ă la photographie sublime de Yu Cao, opposant la crasse grisĂątre des soldats Ă la vie quotidienne plus colorĂ©e des habitants. Pour rester sur une rĂ©fĂ©rence occidentale, un tel sens de l'espace, trĂšs esthĂ©tisĂ©, fait beaucoup penser au Dunkerque de Christopher Nolan. Soit un film de guerre gĂ©rant ses diffĂ©rentes strates dâaction avec une perspective presque expĂ©rimentale. Comme les plus grands spĂ©cimens du genre, La Brigade des 800 dĂ©peint surtout lâabsurditĂ© cynique des conflits, dans lesquels un enfer de balles et de souffrance peut cĂŽtoyer un parterre de curieux symbolisant toute la puissance aristocratique derriĂšre les agents de terrain, les grands hommes derriĂšre les troufions parĂ©s Ă se faire dĂ©cimer. De l'autre cĂŽtĂ© du miroir Comme dans le long-mĂ©trage de Nolan, tout se joue sur cette fine frontiĂšre, figurant Ă elle seule la folie humaine et la violence symbolique quâelle peut engendrer. Car le film met finalement bien moins en scĂšne les avancĂ©es concrĂštes de cette poche de rĂ©sistance que ce jeu pervers des dĂ©marcations, dont la porositĂ© garantira finalement le salut des guerriers tout juste couronnĂ©s hĂ©ros. Et lorsque la ligne entre la vie et la mort ne tient quâĂ une telle aberration diplomatique, jugĂ©e littĂ©ralement de haut par une sociĂ©tĂ© qui ne sây soustrait que rarement dirigeable gĂ©ant aidant, le patriotisme, si Ă©vident soit-il, laisse pour beaucoup un goĂ»t de gĂąchis, surtout quand il est irrĂ©flĂ©chi. Il fallait bien des moyens aussi extraordinaires pour muer ce rĂ©cit historique prĂ©cis en fresque guerriĂšre sâinscrivant finalement dans la grande tradition du genre. Loin de se contenter de proposer quelques combats homĂ©riques, elle joue le jeu du commentaire esthĂ©tique sur la guerre. Elle coince ses personnages entre deux types de violences presque aux antipodes, pour encore plus nous immerger en son sein. Un seul regret subsiste donc celui de ne pas avoir pu la dĂ©couvrir en salles, comme des millions dâautres cinĂ©philes. La Brigade des 800 est disponible en VOD depuis le 16 juin. Il sera disponible en DVD et Blu-ray chez The Jokers dĂšs le 23 juin. RĂ©sumĂ© Capable de nuancer son patriotisme Ă©pique et camoufler ses quelques faiblesses grĂące Ă une direction artistique sublime, une Ă©criture maitrisĂ©e et un contrĂŽle absolu sur son dĂ©cor hallucinant, ce blockbuster guerrier est un spectacle total. Newsletter Ecranlarge Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Ăcran Large. Vous n'ĂȘtes pas d'accord avec nous ?Raison de plus pour vous abonner ! Je soutiens la libertĂ© critique articles liĂ©s