LĂ©tĂ© suivant, le 29 juin 1951 sort Ă  Paris le film que Sacha Guitry a tirĂ© de sa piĂšce. À la rĂ©alisation, Sacha Guitry s’entoure de deux assistants. Le premier est François Gir, que l’on a l’habitude de voir sur de trĂšs nombreux films de Sacha Guitry. Il est le fils de la comĂ©dienne Jeanne-Fugier-Gyr, que l’on voit aussi souvent dans les mĂȘmes films. Le second assistant
Daniel Cauchy et son fils Didier Cauchy en mars 2004 Ă  Paris lors des obsĂšques de Philippe Lemaire, avecc qui il avait jouĂ© dans Quand tu liras cette lettre de Jean-Pierre Melville. PubliĂ© le 08 Mai 2020 - 15h04 Visage rĂ©gulier du cinĂ©ma français tout au long de la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle, chez Melville, Molinaro ou encore Becker, l'acteur Daniel Cauchy s'est Ă©teint Ă  l'Ăąge de 90 ans. PĂšre de Didier Cauchy, acteur Ă©galement et restĂ© cĂ©lĂšbre pour son rĂŽle dans La Crim', sa disparition a provoquĂ© une peine indicible chez Jean-Marie PĂ©rier, qui lui a rendu hommage. Figure rĂ©guliĂšre du cinĂ©ma français dans les annĂ©es 1950 et 1960, second rĂŽle dans des films du patrimoine populaire comme Touchez pas au grisbi ou Le Gendarme de Saint-Tropez, et hĂ©ros du Gang des otages d'Edouard Molinaro pour son dernier rĂŽle marquant au grand Ă©cran, Daniel Cauchy est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l'Ăąge de 90 ans dans la nuit du jeudi 7 mai 2020. Sa mort a Ă©tĂ© en premier lieu rapportĂ©e, avec une Ă©motion infinie et difficilement contenue, par le photographe star Jean-Marie PĂ©rier, qui, dans un message publiĂ© sur Instagram, a chĂ©ri les liens forts qui existaient entre eux. "Daniel est parti la nuit dernière, a-t-il Ă©crit dans la matinĂ©e du vendredi 8 mai 2020. Je n'étalerai pas ma peine, mais il se trouve qu'il était un véritable ami depuis toujours. C'est lui qui m'a fait débuter dans le petit milieu des films publicitaires, d'abord acteur de cinéma puis producteur, c'est donc grâce à lui que j'ai pu faire vivre ma famille pendant des années. C'était un homme doté d'un humour qui n'avait d'égal que sa fidélité, je le regretterai toujours." Avant de s'orienter vers des activitĂ©s de producteur, Daniel Cauchy avait menĂ© un parcours d'acteur de cinĂ©ma Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 1950. AprĂšs quelques apparitions subliminales, comme dans Le Rideau rouge d'AndrĂ© Barsacq avec Michel Simon et Pierre Brasseur, il avait tenu son premier rĂŽle consistant chez Jean-Pierre Melville dans Quand tu liras cette lettre 1953, au cĂŽtĂ© d'un trio de protagonistes formĂ© par Juliette GrĂ©co, Yvonne Sanson et Philippe Lemaire, croisant la mĂȘme annĂ©e la route de Brigitte Bardot dans Le Portrait de son pĂšre d'AndrĂ© Berthomieu. Il allait retrouver Melville trois ans plus tard pour incarner Paulo au cĂŽtĂ© de Roger Duchesne, le fameux Bob le flambeur 1956, et Berthomieu un peu aprĂšs, pour En lĂ©gitime dĂ©fense, acolyte de BĂ©bert le caĂŻd Robert Dalban face Ă  Pierre Mondy et Bernard Blier qu'il avait dĂ©jĂ  croisĂ© dans Le Dossier noir d'AndrĂ© Cayatte en 1954, et SacrĂ©e jeunesse, deux films sortis en 1958. Vu au cours de la mĂȘme dĂ©cennie en sbire de Lino Ventura dans Touchez pas au grisbi 1954 de Jacques Becker, au sein du casting plĂ©thorique du Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay 1954, non loin de Micheline Presle dans Les Impures 1955 de Pierre Chevallier ou encore dans Impasse des vertus 1955 de Pierre MĂ©rĂ©, Daniel Cauchy avait ensuite continuĂ© Ă  collectionnĂ© les seconds rĂŽles et les personnages Ă  seul prĂ©nom, voire Ă  sobriquet, Ă  l'image de Marcel dans D'oĂč viens-tu Johnny ? 1963 et Richard - l'un des jeunes "loulous" de Saint-Trop', au cĂŽtĂ© de Patrice Laffont - dans Le Gendarme de Saint-Tropez 1964 de Jean Girault tout en commençant Ă  passer du cĂŽtĂ© de la production, avec Samedi soir 1961 de Yannick AndrĂ©i, puis Ces messieurs de la famille 1968 et Ces messieurs de la gĂąchette 1970 de Raoul AndrĂ©. Membre de la distribution composĂ©e par Edouard Molinaro pour ArsĂšne Lupin contre ArsĂšne Lupin 1963, il a ainsi Ă©tĂ© producteur de deux autres longs mĂ©trages du rĂ©alisateur, La LibertĂ© en croupe 1970 et Le Gang des otages 1973, tenant mĂȘme le premier rĂŽle de celui-lĂ , pour l'une de ses derniĂšres performances d'acteur. Sa derniĂšre apparition Ă  l'Ă©cran a eu lieu en 2000 dans Les Acteurs de Bertrand Blier. Daniel Cauchy Ă©tait le pĂšre de l'acteur Didier Cauchy, vu dans un certain nombre de comĂ©dies des annĂ©es 1990 Brutus dans le AstĂ©rix de Claude Zidi, par exemple et de maniĂšre rĂ©guliĂšre Ă  la tĂ©lĂ©vision le capitaine Scandaella dans La Crim' 1999-2006, Plus belle la vie 2008, Section de recherches 2014... Abonnez-vous Ă  Purepeople sur facebook
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RichardPryor Ă©tant interviewĂ© par Barbara Walters. C'Ă©tait Ă©pique. Walters Ă©tait alors connue comme l'intervieweuse la plus coriace de son temps. Pryor Ă©tait le meilleur et le plus riche comĂ©dien de l'Ă©poque. Son discours franc sur sa vie a laissĂ© Walters sans voix. Il a parlĂ© de tout, de la toxicomanie, de l'avortement, du suicide Le jeu simple et addictif CodyCross est le genre de jeu oĂč tout le monde a tĂŽt ou tard besoin d’aide supplĂ©mentaire, car lorsque vous passez des niveaux simples, de nouveaux deviennent de plus en plus difficiles. Plus tĂŽt ou plus tard, vous aurez besoin d’aide pour rĂ©ussir ce jeu stimulant et notre site Web est lĂ  pour vous fournir des CodyCross Le pĂšre, c’était Lucien, le fils, c’était Sacha rĂ©ponses et d’autres informations utiles comme des astuces, des solutions et des astuces. Ce jeu est fait par le dĂ©veloppeur Fanatee Inc, qui sauf CodyCross a aussi d’autres jeux merveilleux et dĂ©routants. 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InterprĂšte de la quasi-totalitĂ© de ses films, il est l’auteur d’une Ɠuvre, riche de trente-trois films, qui comprend notamment Le Roman d’un tricheur, DĂ©sirĂ©, Mon pĂšre avait raison, Quadrille, Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, La Poison, Si Versailles m’était contĂ©, Assassins et voleurs. Biographie Du théùtre au cinĂ©ma Sacha Guitry est le fils de Lucien Guitry 1860 - 1925, grand comĂ©dien de théùtre, trĂšs cĂ©lĂšbre Ă  son Ă©poque, et de RenĂ©e Delmas dite de Pont-Jest[1], fille du journaliste RenĂ© de Pont-Jest. ÉlĂšve mĂ©diocre, Guitry se rĂ©vĂšle trĂšs tĂŽt brillant comĂ©dien et bien vite excellent auteur et metteur en scĂšne. Il Ă©crit lui-mĂȘme ses propres piĂšces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scĂšne et l’interprĂ©tation. Nono 1905 remporte un vif succĂšs. L’échec de La Clef, en 1907, dĂ©courage un temps Sacha Guitry et c’est le soutien indĂ©fectible de son grand aĂźnĂ© Octave Mirbeau qui lui donne le courage de continuer ; admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicite de lui une prĂ©face pour sa Petite Hollande en 1908 et, plus tard, lui consacre une piĂšce, Un sujet de roman, créée le 4 janvier 1924 par son pĂšre Lucien Guitry dans le rĂŽle du grand Ă©crivain. Sarah Bernhardt doit ĂȘtre aussi de la crĂ©ation, dans le rĂŽle d’Alice Regnault, mais la Divine meurt avant la premiĂšre. Il Ă©crit sur mesure pour sa deuxiĂšme Ă©pouse Yvonne Printemps plusieurs comĂ©dies musicales Ă  trĂšs grand succĂšs Mozart, L’amour masquĂ©... et sept revues avec son ami Albert Willemetz. Homme d’esprit Ă  l’humour caustique, c’est Sacha Guitry qui dĂ©couvre et lance Raimu dans Faisons un rĂȘve. Il fait les dĂ©lices du public mais s’attire Ă©galement la jalousie des critiques. Il est un peu l’opposĂ© du théùtre du Cartel des quatre créé notamment par Louis Jouvet et Charles Dullin. Sacha Guitry utilise dĂ©jĂ  au théùtre les techniques qu’il utilisera plus tard au cinĂ©ma s’approprier les rĂšgles, les codes d’un genre, les dĂ©tourner et les plier Ă  son propre style. Avec le cinĂ©ma, les rapports sont d’abord trĂšs tendus. Il fait une premiĂšre tentative en 1915, en rĂ©alisant Ceux de chez nous, en rĂ©action Ă  un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il filme certains amis de son pĂšre, Rodin, Claude Monet, Anatole France, Auguste Renoir, entre autres. Il note leurs paroles et les rĂ©pĂšte durant les diffusions publiques, inventant en quelque sorte, et avant l’heure, la voix off. Portrait de Sacha Guitry dans son bureau de l’avenue ElisĂ©e-Reclus en 1942, par LĂ©on Gard coll. AndrĂ© Bernard Comme Jouvet, il reproche au cinĂ©ma de ne pas avoir la mĂȘme puissance que le théùtre et ne s’y met qu’en 1935, sous l’influence de sa jeune Ă©pouse Jacqueline Delubac. Comprenant que le cinĂ©ma permet une survie, en fixant les images sur la pellicule, il dĂ©cide de mettre en boĂźte certaines de ses piĂšces de théùtre. D’abord Pasteur, Ă©crite par Sacha pour son pĂšre Lucien Guitry et interprĂ©tĂ©e par ce dernier, piĂšce qui donne libre cours Ă  sa passion pour l’histoire et les personnages historiques. ƒuvre prophĂ©tique car, dans une scĂšne, Louis Pasteur, jouĂ© par Sacha Guitry, dĂ©clare Ă  ses confrĂšres Messieurs, je sais que je n’utilise pas le style conventionnel auquel vous ĂȘtes habituĂ©s. » Phrase lourde de sens qui semble destinĂ©e aux critiques qui le dĂ©nigrent depuis qu’il fait du théùtre. La mĂȘme annĂ©e, il rĂ©alise Bonne chance ! et donne le premier rĂŽle fĂ©minin Ă  Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s’y affirme un peu plus. En 1936, il tourne Ă  partir de la piĂšce qu’il a Ă©crite Le nouveau testament. Puis, toujours en 1936, il rĂ©alise Le roman d’un tricheur, pour beaucoup son chef-d’Ɠuvre. Dans ce film, presque sans dialogue, Ă  l’exception de quelques scĂšnes, Guitry met en scĂšne l’unique roman qu’il a Ă©crit, MĂ©moires d’un tricheur. Il est le narrateur du film, et dĂ©jĂ  son goĂ»t pour les histoires contĂ©es apparaĂźt. Si l’histoire peut sembler banale, elle est en fait un Ă©loge du cinĂ©ma, art de l’illusion. Tout Guitry est contenu dans ses quatre premiers films jeu avec les procĂ©dĂ©s filmiques, reconstitution d’évĂšnements ou biographie de personnages historiques, adaptations théùtrales. De 1935 Ă  1937, en trois ans, Guitry rĂ©alise dix films, dont au moins trois chefs-d’Ɠuvre[2]. À la fin des annĂ©es 1930, tout va pour le mieux dans la vie de Guitry. Le seul point noir est son divorce d’avec Jacqueline Delubac, mais il se console rapidement et Ă©pouse GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville qui est la seule de ses cinq Ă©pouses Ă  porter le nom de Guitry. À propos des femmes, Guitry a dĂ©clarĂ© Les femmes, je suis contre... tout contre. » Son nom est proposĂ© pour l’AcadĂ©mie française mais Guitry refuse la condition qu’on lui impose abandonner son activitĂ© de comĂ©dien. En 1939, il est Ă©lu Ă  l’AcadĂ©mie Goncourt et rĂ©alise Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, avec de nombreuses vedettes dont Elvire Popesco. Guitry y traite du mariage blanc, thĂšme Ă©ternel. Mais le film est en prise presque directe avec l’actualitĂ© car l’histoire part d’un dĂ©cret qui oblige les Ă©trangers Ă  quitter la France. Le lendemain de la premiĂšre de son film, la guerre Ă©clate. Les annĂ©es noires La situation se complique pour le Parisien Guitry qui ne veut pas quitter la capitale alors sous l’Occupation allemande. Pendant quatre ans, Ă  l’écart de toute pensĂ©e politique, il continue sa vie d’homme de théùtre et de cinĂ©ma, pensant ainsi assurer la prĂ©sence de l’esprit français face Ă  l’occupant allemand[3]. Il joue de son influence pour obtenir la libĂ©ration de personnalitĂ©s, notamment de l’écrivain Tristan Bernard et de son Ă©pouse, et parvient Ă  mettre en scĂšne Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, autour de la cĂ©lĂšbre fiancĂ©e de NapolĂ©on, film qui oppose la figure de l’Empereur aux visĂ©es de l’impĂ©rialisme allemand, et Donne-moi tes yeux, rĂ©flexion originale sur le regard masculin ». Son album 1429-1942 - De Jeanne d’Arc Ă  Philippe PĂ©tain, catalogue des gloires françaises, politiques et artistiques, tĂ©moigne, toutefois, d’un aveuglement politique assez permanent, au point de faire l’objet d’un film de prĂ©sentation, projetĂ© en mai 1944. Le 23 aoĂ»t 1944, lors de la LibĂ©ration de Paris, quelques heures aprĂšs avoir parlĂ© au tĂ©lĂ©phone avec son amie Arletty, il est arrĂȘtĂ© par un groupe de rĂ©sistants, agissant de leur propre initiative, qui lui reprochent son attitude Ă  l’égard de l’occupant allemand. Il est incarcĂ©rĂ© 60 jours sans inculpation. Il est alors dĂ©noncĂ© dans la presse - sur des rumeurs infondĂ©es - par des Ă©crivains comme Pierre Descaves ou certains journalistes du Figaro dirigĂ© alors par Pierre Brisson, dont il s’était fait un ennemi. Le juge d’instruction, ne sachant que lui reprocher, fait paraĂźtre dans les journaux, Ă  deux reprises, des annonces demandant qu’on lui communique les accusations contre Guitry. Il n’obtient aucune rĂ©ponse probante et classe le dossier[5]. Guitry obtient, en 1947, un non-lieu tardif il dira plus tard qu’il aurait prĂ©fĂ©rĂ© un procĂšs. Ses dĂ©tracteurs oublient qu’il s’est toujours opposĂ© Ă  ce que ses piĂšces soient jouĂ©es en Allemagne. Il s’en souviendra et lorsqu’il dĂ©clare Ă  Pauline Carton, dans le gĂ©nĂ©rique de La Poison, que le dĂ©cor de la cellule a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  partir de ses souvenirs, on sent poindre l’amertume dans sa voix. Tentant de prendre la chose avec humour, il dĂ©clare La LibĂ©ration ? Je peux dire que j’en ai Ă©tĂ© le premier prĂ©venu. » Il publiera ses souvenirs sous forme de deux rĂ©cits Quatre ans d’occupations un pluriel significatif pour la pĂ©riode de 1940 Ă  aoĂ»t 1944 et 60 jours de prison pour les deux mois pĂ©nibles et humiliants qui suivirent. Il commente, en filigrane, son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand qui soutint plusieurs rĂ©gimes avec toujours comme seul but de servir la grandeur de la France. RĂ©habilitation Les annĂ©es 1930 ont Ă©tĂ© des annĂ©es de rĂȘves et les annĂ©es 1940 des annĂ©es noires ; les annĂ©es 1950 vont ĂȘtre une synthĂšse des deux dĂ©cennies Ă©coulĂ©es. Il rĂ©dige le scĂ©nario d’AdhĂ©mar ou le jouet de la fatalitĂ© mais, malade, il en confie la rĂ©alisation Ă  Fernandel, qui a dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© un film. Devant le rĂ©sultat, Guitry s’estime trahi et intente un procĂšs Ă  Fernandel. ProcĂšs qu’il perd. Ce film annonce la suite de l’Ɠuvre du cinĂ©aste. Le ton est plus mĂ©lancolique Le comĂ©dien, Deburau, Le TrĂ©sor de Cantenac, parfois caustique Je l’ai Ă©tĂ© trois fois, La Poison, La Vie d’un honnĂȘte homme, mais toujours comique ToĂą, Aux deux colombes, Tu m’as sauvĂ© la vie. Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de grosses productions historiques Si Versailles m’était contĂ©, NapolĂ©on, Si Paris nous Ă©tait contĂ©. Mots d’esprits et distribution prestigieuse font le charme de ces fresques. Il n’oublie pas son arrestation et rĂ©alise le trĂšs caustique Assassins et voleurs emmenĂ© par le duo Jean Poiret-Michel Serrault et dans lequel Darry Cowl fait ses dĂ©buts avec une scĂšne pratiquement improvisĂ©e mais hilarante. Les trois font la paire est le dernier film qu’il rĂ©alise avec l’aide de l’acteur-producteur-rĂ©alisateur ClĂ©ment Duhour, car la maladie l’a beaucoup affaibli. Film-somme sur le cinĂ©ma de Guitry oĂč l’on retrouve tout ce qui fait le sel de son Ɠuvre jeu avec les procĂ©dĂ©s filmiques, fidĂ©litĂ© avec certains acteurs, humour caustique. Son testament artistique est le scĂ©nario de La Vie Ă  deux qu’il rĂ©dige et oĂč il refond plusieurs de ses piĂšces ; c’est ClĂ©ment Duhour qui le rĂ©alisera aprĂšs la mort du cinĂ©aste, avec une plĂ©iade de vedettes venues rendre hommage au maĂźtre. Sacha Guitry repose au cimetiĂšre de Montmartre, Ă  Paris, avec son pĂšre Lucien Guitry, son frĂšre Jean, mort en 1920, et sa derniĂšre Ă©pouse Lana Marconi, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1990. Sacha Guitry incarnĂ© par Denis PodalydĂšs Ă  la CinĂ©mathĂšque française le 15 dĂ©cembre 2007 Sacha Guitry et les acteurs Sacha Guitry tient le rĂŽle principal de presque tous ses films. Mais il sait parfois s’effacer lorsque cela est nĂ©cessaire, comme dans le film Ă  sketch Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, avec de grands noms au gĂ©nĂ©rique Saturnin Fabre, Elvire Popesco, Gaston Dubosc. L’homme est un ami fidĂšle et Pauline Carton est de pratiquement tous ses films, Guitry lui inventant parfois des rĂŽles. Il confie le rĂŽle principal de La Poison et de La Vie d’un honnĂȘte homme Ă  Michel Simon, ainsi que celui de son dernier film Les trois font la paire que Simon n’aime pas mais qu’il accepte de jouer par amitiĂ© pour Guitry alors mourant. Acteur mais Ă©galement metteur en scĂšne, il sait dĂ©tecter les nouveaux talents Louis de FunĂšs, Darry Cowl, Michel Serrault, Jacqueline Delubac pour ne citer que ceux-lĂ , sont lancĂ©s par Guitry. Raimu, reconnaissant envers celui qui l’a lancĂ©, accepte de jouer gratuitement dans Les Perles de la couronne, et Guitry Ă©crit sur mesure, pour Fernandel, le scĂ©nario d’AdhĂ©mar. Il sollicite souvent Gaby Morlay pour jouer des piĂšces de théùtre, et deux de ses films. Parmi les grands noms dĂ©jĂ  citĂ©s, signalons Ă©galement Erich Von Stroheim, Orson Welles, Jean Cocteau, Jean Gabin, GĂ©rard Philipe, Jean Marais, Danielle Darrieux, MichĂšle Morgan, Pierre Larquey, Jean-Louis Barrault, Arletty, Édith Piaf, Robert Lamoureux, Yves Montand, Jean-Pierre Aumont, Luis Mariano, Jacques Varennes, Suzanne DantĂšs, Saturnin Fabre, Brigitte Bardot... Tout au long de son Ɠuvre, Guitry se fait le chantre du comĂ©dien, de son pĂšre en particulier. Il rĂ©alise une biographie, Le comĂ©dien, et une adaptation théùtrale, Mon pĂšre avait raison. Pour lui, Lucien Guitry et Sarah Bernhardt sont les deux plus grands acteurs du monde et il ne manque pas de le rappeler dans les nombreux articles qu’il signe. Du reste, certains de ses films semblent ĂȘtre conçus pour les acteurs Les Perles de la couronne, Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires, Le TrĂ©sor de Cantenac, ou encore sa trilogie historique. Sacha Guitry et la critique Avec la critique, Sacha Guitry a toujours entretenu des relations conflictuelles, et ce dĂšs son travail au théùtre. Guitry invente un style qui lui est propre, basĂ© sur des dialogues incisifs et percutants, souvent dĂ©clamĂ©s par lui. C’est son statut de comĂ©dien et d’auteur complet, son apparente facilitĂ© et le succĂšs constant qu’il obtient pendant plus de vingt ans, qui le rendent insupportable aux yeux des critiques. Du reste, Guitry se venge tout au long de son Ɠuvre et ne cesse de railler cette profession qui n’a jamais voulu faire l’effort de le comprendre. On reproche Ă  ses films de n’ĂȘtre que du théùtre filmĂ© ». Mais Guitry, comme Marcel Pagnol, autre auteur dramatique de théùtre et de cinĂ©ma, impose son style, se construit un univers Ă  part entiĂšre. Souvent, les critiques reprochent Ă  Guitry de dĂ©voiler les artefacts du tournage. Le cinĂ©aste, en montrant son style, appose sa griffe et empĂȘche quiconque de le copier. Le summum est atteint avec Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires Ă  la fin du film, Guitry mĂ©lange rĂ©alitĂ© et fiction en faisant croire Ă  l’amant sĂ©rieux » d’Elvire Popesco que tous deux sont en train de tourner un film. La rĂ©alitĂ© va plus vite que la fiction. Et le film se fait descendre par la critique, malgrĂ© des rĂ©actions positives. Parmi les critiques les plus virulentes, on retrouve rĂ©guliĂšrement l’accusation de mĂ©galomanie, de prĂ©tention. Lorsque Guitry met en scĂšne Si Versailles m’était contĂ©, film montrant le chĂąteau de Versailles de sa naissance Ă  nos jours, on lui reproche d’ĂȘtre passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de son sujet et d’avoir rĂ©alisĂ© une visite au musĂ©e GrĂ©vin. La critique dĂ©molit le film et oublie que Guitry est rĂ©alisateur avec toutes les responsabilitĂ©s que cela implique, mais Ă©galement scĂ©nariste, dialoguiste et acteur. Peu de cinĂ©astes assument autant de charges. PrĂ©cisons qu’Orson Welles, qui a jouĂ© dans Si Versailles m’était contĂ© et NapolĂ©on, considĂ©rait Guitry comme son maĂźtre. Du reste, il existe plusieurs points communs entre les deux artistes tous deux hommes de théùtre, de radio, fĂ©rus de littĂ©rature, ayant le mĂȘme sens de l’humour. Une autre hypothĂšse peut ĂȘtre envisagĂ©e pour expliquer ses rapports tendus avec la critique la virtuositĂ© et l’évidente facilitĂ© avec laquelle le MaĂźtre se meut dans l’univers filmique. Lorsqu’il rĂ©alise Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, il place le gĂ©nĂ©rique en plein milieu du film et s’offre le luxe de changer plusieurs interprĂštes avec une finesse rare. Du cinĂ©ma, Guitry a dĂ©clarĂ© C’est une lanterne magique. L’ironie et la grĂące ne devraient pas en ĂȘtre exclues. » Une autre anecdote rĂ©sume le personnage lors du tournage de NapolĂ©on film, 1955, un technicien, en visionnant les rushes, fait remarquer Ă  Guitry que l’on voit une camĂ©ra dans le champ. Le cinĂ©aste lui rĂ©pond Mon ami, le public se doute bien que nous avons utilisĂ© des camĂ©ras pour rĂ©aliser ce film. »[6] DĂ©sinvolture, Ă©lĂ©gance, finesse et humour alliĂ©s Ă  une solide maĂźtrise technique. Cela a de quoi attirer les mĂ©disances et les jalousies. Il est rĂ©habilitĂ© par la Nouvelle Vague[7] et François Truffaut[8] en particulier, qui voit en lui l’auteur complet, comme Charlie Chaplin. Un pseudo-misogyne, mariĂ© cinq fois MalgrĂ© sa posture de misogyne, Sacha Guitry a Ă©tĂ© mariĂ© cinq fois, et uniquement avec des actrices encore que les deux derniĂšres ne le soient devenues qu’à son contact. On lui connaĂźt en outre de nombreuses liaisons avec des comĂ©diennes et artistes, parmi lesquelles la danseuse Belle Époque » Jane Avril, la comĂ©dienne Arletty, qui a refusĂ© de l’épouser J’allais pas Ă©pouser Sacha Guitry, il s’était Ă©pousĂ© lui-mĂȘme ! », citĂ© par Francis Huster, les actrices Simone Paris qui consacre un chapitre de ses mĂ©moires, Paris sur l’oreiller, au rĂ©cit dĂ©taillĂ© de leur romance, Mona Goya et Yvette Lebon, etc. Cinq Ă©pouses donc 1. Charlotte LysĂšs 1877 - 1956, qu’il Ă©pouse le 14 aoĂ»t 1907 Ă  Honfleur, au grand dam de Lucien Guitry, ex-amant de Charlotte... Elle crĂ©e 19 piĂšces de son mari et reprend Nono en 1910. SĂ©parĂ© depuis avril 1917, le couple divorce le 17 juillet 1918. 2. Il Ă©pouse Yvonne Printemps 1894-1977 Ă  Paris le 10 avril 1919, avec comme tĂ©moins Sarah Bernhardt, Georges Feydeau, Lucien Guitry avec qui il vient juste de se rĂ©concilier et Tristan Bernard. Yvonne Printemps crĂ©e 34 piĂšces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et interprĂšte un de ses films, Un roman d’amour et d’aventures 1918. Yvonne Printemps ne sait pas ĂȘtre fidĂšle elle a des aventures avec Jacques-Henri Lartigue, Maurice Escande, Pierre Fresnay, d’autres... Le 15 juillet 1932, Yvonne Printemps quitte Sacha Guitry pour Pierre Fresnay lequel de son cĂŽtĂ© quitte pour elle la comĂ©dienne Berthe Bovy, mais ne l’épouse jamais. Le divorce entre Sacha et Yvonne est prononcĂ© le 7 novembre 1934. 3. Il se marie avec la jeune Jacqueline Delubac 1907-1997, de 22 ans sa cadette, le 21 fĂ©vrier 1935 Ă  Paris. Comme il a 50 ans, il annonce leur mariage en dĂ©clarant J’ai le double de son Ăąge, il est donc juste qu’elle soit ma moitiĂ© », rajeunissant lĂ©gĂšrement et galamment la mariĂ©e et dĂšs lors, pour la beautĂ© du mot et l’exactitude des comptes, Jacqueline prĂ©tendra ĂȘtre nĂ©e en 1910 et non en 1907. Elle joue 23 piĂšces de son mari, dont 10 crĂ©ations et 13 reprises Ă  Paris et en tournĂ©e, et interprĂšte 11 de ses films. SĂ©parĂ©s depuis le 15 dĂ©cembre 1938, les deux Ă©poux divorcent le 5 avril 1939. 4. Son mariage avec GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville 1914-1963 est cĂ©lĂ©brĂ© les 4 et 5 juillet 1939 Ă  Fontenay-le-Fleury. GeneviĂšve crĂ©e 5 piĂšces de son mari Ă  Paris, en reprend 4 autres Ă  Paris ou en tournĂ©e et interprĂšte 5 de ses films. Le couple se sĂ©pare en avril 1944 et leur divorce est prononcĂ© le 25 juillet 1949. 5. Il Ă©pouse enfin Lana Marconi 1917-1990 le 25 novembre 1949 Ă  Paris. Elle crĂ©e 7 piĂšces de son mari, en reprend 2 autres et interprĂšte 13 de ses films. Guitry a souvent Ă©voquĂ© sa prĂ©dilection pour les femmes La vie sans femme me paraĂźt impossible ; je n’ai jamais Ă©tĂ© seul, la solitude c’est ĂȘtre loin des femmes », mais il s’est acquis une rĂ©putation de misogyne que bien des rĂ©pliques de ses piĂšces semblent confirmer. Ses Ă©pouses, cependant, qui lui ont reprochĂ© bien des choses, ne lui ont jamais fait le reproche d’ĂȘtre misogyne mais Ă©voquent au contraire son amour pour les femmes, sa sĂ©duction et sa finesse. Dans Faut-il Ă©pouser Sacha Guitry ?, Jacqueline Delubac Ă©crit À la femme il refuse la logique de l’esprit, pas celle du sexe ! Traduction il ne suffit pas que la femme dispose, il faut qu’elle propose. C’est le caprice de Sacha de tout attendre du caprice des femmes » ; et plus loin Sacha, tu es un diable Ă©lectrique ! Tu connais les escaliers cachotiers du cƓur ! Les drĂŽles de coin ! ». GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville, dans Sacha Guitry mon mari, Ă©voque les causeries de Sacha sur l’amour et les femmes et avance une hypothĂšse Parler des femmes et de l’amour n’est-il pas devenu, pour lui, une sorte de jonglerie dans laquelle son cƓur ne joue aucun rĂŽle, mais seulement son aisance dans l’ironie, son goĂ»t excessif du paradoxe ». Avec les salves de misogynie de quelques-unes de ses piĂšces, Guitry se venge sans doute, avec des mots, des infidĂ©litĂ©s, des maux, que certaines de ses compagnes ont pu lui faire subir, Yvonne Printemps notamment. Mais Dominique Desanti, dans la biographie qu’elle lui a consacrĂ©e, remarque aussi, Ă  propos de N’écoutez pas Mesdames, piĂšce tissĂ©e de railleries contre les femmes Sous les rĂ©pliques spirituelles court l’angoisse de l’homme vieillissant face Ă  une femme trop jeune qui lui Ă©chappe... ce qu’il trouve Ă  la fois insupportable et naturel ». Guitry lui se justifie en disant Tout ce mal que je pense et que je dis des femmes, je le pense et je le dis, je ne le pense et je ne le dis que des personnes qui me plaisent ou qui m’ont plu ». Ce n’est d’ailleurs pas tant avec les femmes qu’il a un problĂšme, qu’avec le mariage Le mariage, c’est rĂ©soudre Ă  deux les problĂšmes que l’on n’aurait pas eu tout seul ». La sĂ©duction a certainement pour lui plus de charme que le quotidien Ă  deux. Il Ă©crit cependant Il faut courtiser sa femme comme si jamais on ne l’avait eue... il faut se la prendre Ă  soi-mĂȘme ». Si l’on peut citer bien des rĂ©pliques et des "bons ? mots" misogynes dans ses piĂšces et dans ses causeries, aucun tĂ©moignage ne donne d’exemple de propos semblables dans l’intimitĂ© et encore moins de gestes ou d’attitudes qui pourrait laisser penser que l’homme Sacha Guitry ait Ă©tĂ© un misogyne. Selon Francis Huster, fin connaisseur de Sacha On dit souvent que Guitry est misogyne ; c’est n’importe quoi. Dans ses piĂšces, c’est l’homme qui trompe, pas la femme. Il Ă©tait fou des femmes. Elles n’ont malheureusement jamais Ă©tĂ© folles de lui. Peut-ĂȘtre parce qu’il n’a jamais su les entendre, mĂȘme s’il savait leur parler[9] ». Divers * Sacha est le diminutif russe d’Alexandre. Le tsar Alexandre III Ă©tait en effet son parrain. * Comme il l’explique dans son discours de cent lignes, prononcĂ© lors du banquet du centenaire de Janson-de-Sailly, il fut expulsĂ© de 11 lycĂ©es diffĂ©rents. Il explique dans un de ses ouvrages que c’était en raison des dĂ©placements de son pĂšre qu’il redoubla sa sixiĂšme 10 fois. En effet, Ă  l’époque, on recommençait l’annĂ©e si l’on changeait d’établissement, ce qui Ă©tait pĂ©riodiquement son cas. Il fĂȘta ses 18 ans en sixiĂšme et arrĂȘta lĂ  ses brillantes Ă©tudes. * Durant l’hiver 1889, alors que Sacha a 4 ans, son pĂšre, Lucien Guitry, qui est en train de se sĂ©parer de son Ă©pouse, sort un moment avec Sacha pour chercher des gĂąteaux au coin de la rue, et de coin de rue en coin de rue car la pĂątisserie la meilleure est plus loin, il l’entraĂźne en fait jusqu’en Russie, lieu de ses futures reprĂ©sentations. En Russie, Sacha joue enfant devant le Tsar et la famille impĂ©riale. C’est lĂ -bas qu’il entend que son pĂšre va jouer tous les soirs pour travailler ». * MalgrĂ© le vif soutien de Tristan Bernard et de nombreuses personnalitĂ©s de la RĂ©sistance, Sacha Guitry est injustement soupçonnĂ© de collaboration Ă  la LibĂ©ration, et incarcĂ©rĂ© pendant 60 jours d’oĂč son livre 60 jours de prison. Un non-lieu complet est prononcĂ©. Il n’y avait donc pas lieu ! », commenta ironiquement Sacha Guitry, qui dĂ©clara par ailleurs La LibĂ©ration ? Je peux dire que j’en ai Ă©tĂ© le premier prĂ©venu. » Pour la petite histoire, c’est Alain Decaux qui Ă©vite le pillage de sa maison car il est Ă  l’époque mobilisĂ© et, connaissant Guitry, il demande Ă  surveiller sa maison. En souvenir de ce beau geste, Lana Guitry lui offre l’émeraude que Sacha portait et qui trĂŽne dĂ©sormais sur la poignĂ©e de son Ă©pĂ©e d’acadĂ©micien. De son arrestation, il dit Ils m’emmenĂšrent menottĂ© Ă  la mairie. J’ai cru qu’on allait me marier de force ! » * Le divorce par consentement mutuel n’étant pas reconnu Ă  une Ă©poque, des lettres d’injures mutuelles Ă©taient exigĂ©es de la part des deux parties pour en obtenir le prononcĂ©. Dans les divorces concernant Sacha Guitry, notamment celui soldant son mariage avec Yvonne Printemps, on reconnaĂźt nettement sa patte d’humoriste dans les lettres fournies par les deux » parties. * Collectionneur avisĂ©, il possĂ©dait dans son hĂŽtel particulier du Champ de Mars, 18 avenue ÉlisĂ©e-Reclus une splendide collection d’Ɠuvres d’art peintures, sculptures, lettres autographes... dont il souhaitait faire, Ă  sa mort, un musĂ©e. Malheureusement, les Ɠuvres furent peu Ă  peu dispersĂ©es Ă  sa mort et son projet ne vit jamais le jour. MalgrĂ© les protestations de ses nombreux amis l’hĂŽtel fut dĂ©moli en 1963. * À l’occasion de son jubilĂ© sa premiĂšre piĂšce ayant Ă©tĂ© jouĂ©e le 16 avril 1902 au Théùtre des Mathurins l’éditeur Raoul Solar rĂ©alisa gracieusement en 1952 un ouvrage intitulĂ© simplement 18 avenue ElisĂ©e Reclus, commentĂ© par Sacha lui-mĂȘme. Il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le catalogue de l’exposition de ses collections, exposition faite au bĂ©nĂ©fice des Ɠuvres charitables de la SociĂ©tĂ© des auteurs et compositeurs dramatiques SACD. ƒuvre théùtrale * Le Page 1902, piĂšce en un acte, en vers ; * Le 1905 ; * Nono 1906, piĂšce en trois actes ; * Chez les Zoaques 1906 ; * La Clef 1907, qui connut un four ; * Petite Hollande 1908, prĂ©face d’Octave Mirbeau ; * Le Veilleur de nuit 1911 ; * La Prise de Berg-Op-Zoom 1912 ; * La PĂšlerine Ă©cossaise 1914 ; * Deux Couverts 1914 ; * Une paire de gifles ; * La Jalousie 1915 ; * Faisons un rĂȘve 1916 ; * Jean de La Fontaine 1916 ; * L’Illusionniste 1917 ; * Un soir quand on est seul 1917 ; * Deburau 1918 ; * Pasteur 1919 ; * Le Mari, la Femme et l’Amant 1919 ; * Mon pĂšre avait raison 1919 ; * BĂ©ranger 1920 ; * Je t’aime 1920 ; * Comment on Ă©crit l’histoire 1920 ; * Le ComĂ©dien 1921 ; * Le Blanc et le Noir 1923 ; * L’Amour masquĂ© 1923, comĂ©die musicale, musique de AndrĂ© Messager ; * L’Accroche-cƓur ; * Un sujet de roman 1924, piĂšce inspirĂ©e par le couple d’Octave Mirbeau et Alice Regnault ; * Mozart 1925, comĂ©die musicale ; * DĂ©sirĂ© 1927 ; * Mariette ou Comment on Ă©crit l’histoire 1928, comĂ©die musicale ; * Histoires de France 1929 ; * Franz Hals 1931 ; * Villa Ă  vendre 1931 ; * Françoise 1932 ; * Les Desseins de la providence 1932 ; * ChĂąteaux en Espagne 1933 ; * Ô, mon bel inconnu 1933, comĂ©die musicale ; * Un tour au paradis 1933 ; * Florestan Ier, prince de Monaco 1933 ; * Le Nouveau Testament 1934 ; * Quand jouons-nous la comĂ©die ? 1935 ; * La Fin du monde 1935 ; * Le Mot de Cambronne 1936 ; * Quadrille 1937 ; * Dieu sauve le roi 1938 ; * Un monde fou 1938 ; * You’re telling me 1939 ; * Florence 1939 ; remaniĂ© en 1949 sous le titre ToĂą * Une paire de Gilles 1939, en un acte ; * Une lettre bien tapĂ©e 1939, en un acte ; * Fausse Alerte 1939, en un acte ; * Le Bien-aimĂ© 1940 ; * Vive l’empereur 1941 ; * N’écoutez pas, mesdames 1942 ; * Talleyrand 1947 ; * Aux deux colombes 1948 ; * ToĂą 1949, c’est Florence remaniĂ©e ; * Tu m’as sauvĂ© la vie 1949 ; * Beaumarchais 1950, piĂšce qui n’a pas Ă©tĂ© jouĂ©e ; * Une folie 1951. Filmographie RĂ©alisateur Tous les films sauf exception en tant que scĂ©nariste, dialoguiste et acteur. Les mentions d’adaptation de ses propres piĂšces, et leurs dates de premiĂšre reprĂ©sentation, restent Ă  relever. * 1914 Oscar rencontre Mademoiselle Mamageot - film de famille, inĂ©dit, de 3mn 50’ - * 1915 Ceux de chez nous documentaire La premiĂšre version muette, durait 22 mn ; elle Ă©tait destinĂ©e Ă  ĂȘtre projetĂ©e accompagnĂ©e d’une causerie de Guitry. La version sonorisĂ©e date de 1939. La version finale remaniĂ©e, en 1952, dure 44 mn et crĂ©dite FrĂ©dĂ©ric Rossif comme collaborateur. * 1922 Une petite main qui se place - court Ă©pilogue filmĂ© de la piĂšce homonyme - * 1934 DĂźner de gala aux ambassadeurs - Documentaire de 5 mn * 1935 Pasteur co-rĂ©alisation avec Fernand Rivers * 1935 Bonne chance ! * 1936 Le Nouveau Testament co-rĂ©alisateur Alexandre Ryder * 1936 Le Roman d’un tricheur * 1936 Mon pĂšre avait raison * 1936 Faisons un rĂȘve * 1937 Le Mot de Cambronne - moyen mĂ©trage * 1937 DĂ©sirĂ© * 1937 Les Perles de la Couronne co-rĂ©alisateur Christian Jaque * 1937 Quadrille * 1938 Remontons les Champs-ÉlysĂ©es collaboration technique Robert Bibal * 1939 Ils Ă©taient neuf cĂ©libataires * 1941 Le Destin fabuleux de DĂ©sirĂ©e Clary, collaboration technique RenĂ© Le HĂ©naff * 1942 La Loi du 21 juin 1907 - court-mĂ©trage * 1944 De Jeanne d’Arc Ă  Philippe PĂ©tain, mise en film du livre homonyme, 58 mn * 1943 Donne-moi tes yeux * 1943 La Malibran * 1947 Le ComĂ©dien * 1948 Le Diable boiteux * 1949 Aux deux colombes * 1949 ToĂą * 1950 Tu m’as sauvĂ© la vie * 1950 Le TrĂ©sor de Cantenac * 1951 Deburau * 1951 La Poison * 1952 Je l’ai Ă©tĂ© trois fois * 1953 La Vie d’un honnĂȘte homme narrateur * 1953 Si Versailles m’était contĂ©... * 1955 NapolĂ©on * 1955 Si Paris nous Ă©tait contĂ©... * 1957 Assassins et voleurs n’apparaĂźt pas dans le film * 1957 Les trois font la paire Sacha Guitry apparaĂźt pour la derniĂšre fois, et seulement au gĂ©nĂ©rique ScĂ©nariste liste non exhaustive * Le Blanc et le Noir 1931, de Robert Florey et Marc AllĂ©gret ; * L’Accroche-cƓur 1938, de Pierre Caron ; * AdhĂ©mar ou le jouet de la fatalitĂ© 1951, rĂ©alisĂ© par Fernandel - Sacha Guitry malade n’a pas pu superviser l’Ɠuvre selon ses souhaits scĂ©nariste et dialoguiste seulement ; Documents * 1935 Poste Parisien Premier spectacle de tĂ©lĂ©vision de Maurice Diamant-Berger - court mĂ©trage - * 1951 Le musĂ©e de Sacha Guitry de StĂ©phane Prince - court mĂ©trage - ƒuvre Ă©crite liste non exhaustive * 1910 La Correspondance de Paul Roulier-Davenel, Dorbon aĂźnĂ©. Réédition Éditions Bernard de Fallois, prĂ©vue janvier 2009 * 1930 Lucien Guitry racontĂ© par son fils, Raoul Solar * 1931 La Maison de Loti, Paillart * 1935 MĂ©moires d’un tricheur, Gallimard NRF * 1947 Quatre ans d’occupation, Éditions de l’Élan * 1947 Toutes rĂ©flexions faites, Éditions de l’Élan * 1949 60 jours de prison fac-similĂ© du manuscrit, illustrĂ© par des dessins de l’auteur, Éditions de l’Élan * 1979 Le petit carnet rouge et autres souvenirs inĂ©dits, Perrin Adaptations de son Ɠuvre Liste non exhaustive * La Vie Ă  deux 1958, de ClĂ©ment Duhour, adaptĂ© de cinq piĂšces de Sacha Guitry ; DĂ©sirĂ©, L’Illusionniste, Une paire de gifles, Le Blanc et le Noir et Françoise reliĂ©es entre elles par un scĂ©nario-prĂ©texte. On ne sait quelle fut la part exacte de Guitry dans l’écriture des sĂ©quences de liaison probablement le fait de son secrĂ©taire StĂ©phane Prince, lequel se cacherait derriĂšre le mystĂ©rieux Jean Martin crĂ©ditĂ© par le gĂ©nĂ©rique comme coscĂ©nariste. Les affiches du film prĂ©sentent La Vie Ă  deux comme le dernier film de Sacha Guitry... lequel mourut prĂšs d’un an avant le dĂ©but du tournage ; * Au voleur ! 1960, de Ralph Habib, d’aprĂšs un scĂ©nario original inĂ©dit, remaniĂ© et adaptĂ© par Jean-Bernard Luc ; * Beaumarchais l’insolent 1995, d’Édouard Molinaro, adaptĂ© de la piĂšce inĂ©dite Beaumarchais et du scĂ©nario inĂ©dit lui aussi Franklin et Beaumarchais ; * DĂ©sirĂ© 1996, de Bernard Murat, d’aprĂšs la piĂšce et le film Ă©ponymes ; * Quadrille 1997, de ValĂ©rie Lemercier, d’aprĂšs la piĂšce et le film Ă©ponymes ; * Le ComĂ©dien 1996, de Christian de Chalonge, d’aprĂšs la piĂšce et toutes proportions gardĂ©es le film Ă©ponymes ; * Un crime au paradis 2000, de Jean Becker, remake du film La Poison, avec Josiane Balasko, Jacques Villeret et AndrĂ© Dussolier. L’action a Ă©tĂ© librement transposĂ©e du dĂ©but des annĂ©es 50 Ă  l’aube des annĂ©es 80. Autres participations Sacha Guitry apparait Ă©galement en tant qu’acteur au gĂ©nĂ©rique de deux films muets, l’un de 1917 Un roman d’amour et d’aventures, dont il a Ă©galement Ă©crit le scĂ©nario et l’autre de 1922 Ă©pilogue filmĂ© de sa piĂšce Une petite main qui se place, mais encore, si l’on s’en rĂ©fĂšre Ă  un article paru dans la presse tĂ©lĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1980 et Ă  la filmographie Ă©tablie par Claude Gauteur et AndrĂ© Bernard dans la réédition 1984 de l’ouvrage Sacha Guitry, le CinĂ©ma et Moi, dans La HuitiĂšme Femme de Barbe-Bleue Blue Beard’s Eighth Wife 1938, d’Ernst Lubitsch. Ces deux sources mentionnent Ă©galement la prĂ©sence de GeneviĂšve de SĂ©rĂ©ville aux cĂŽtĂ©s de son futur mari durant ce camĂ©o furtif. NĂ©anmoins, dans la copie de la version amĂ©ricaine sous-titrĂ©e, le couple n’apparaĂźt pas Ă  l’image. Citations * Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d’eux, ils en diraient bien davantage ! * Je n’ai qu’une seule ambition ne pas plaire Ă  tout le monde. Plaire Ă  tout le monde c’est plaire Ă  n’importe qui. * On peut faire semblant d’ĂȘtre grave, on ne peut pas faire semblant d’avoir de l’esprit. * Ce qui ne me passionne pas m’ennuie. * Etre riche ce n’est pas avoir de l’argent - c’est en dĂ©penser. * Il y a des gens sur qui on peut compter. Ce sont gĂ©nĂ©ralement des gens dont on n’a pas besoin. * On n’est pas infaillible parce qu’on est sincĂšre. * A quoi bon apprendre ce qui est dans les livres, puisque ça y est ?. * -Me donneriez-vous vingt-cinq ans ? - Si j’avais vingt-cinq ans, je les garderais pour moi. * On parle beaucoup trop aux enfants du passĂ© et pas assez de l’avenir - c’est-Ă -dire trop des autres et pas assez d’eux-mĂȘmes. * Le jour oĂč l’on vous traitera de parvenu, tenez pour certain le fait que vous serez arrivĂ©. Notes et rĂ©fĂ©rences 1. ↑ Pourquoi je suis nĂ© » [archive] 2. ↑ a b Sacha Guitry, cinĂ©aste. Ed Yellow Now, 1993 3. ↑ Dominique Desanti Ă©voque une rĂ©ussite maintenue Ă  travers l’horreur de l’occupation, comme si de prĂ©server les succĂšs et le luxe de Guitry Ă©tait nĂ©cessaire Ă  la survie de la France ». Sacha Guitry. Grasset, 1982 4. ↑ Plus que les goĂ»ts mĂȘme de Guitry, c’est plutĂŽt comme une vaste dĂ©clinaison de gloires que ce film apparaĂźt, et l’assez naĂŻf rempart de leur protection. » Philippe Arnaud, Sacha Guitry, cinĂ©aste. Ed Yellow Now, 1993 5. ↑ Dominique Desanti. Sacha Guitry. Grasset, 1982 6. ↑ Alain Keit. Le cinĂ©ma de Sacha Guitry. VĂ©ritĂ©s, mensonges, simulacres. Éditions du CĂ©fal, 2002 7. ↑ Cahiers du CinĂ©ma, N°173, dĂ©c. 1965, SpĂ©cial Guitry-Pagnol 8. ↑ Sacha Guitry fut un vrai cinĂ©aste, plus douĂ© que Duvivier, GrĂ©millon et Feyder, plus drĂŽle et certainement moins solennel que RenĂ© Clair. Guitry est le frĂšre français de Lubitsch ». F. Truffaut, Les Films de ma vie. 1975 9. ↑ Journal du Dimanche, Jeudi 10 janvier 2008 Quec'Ă©tait pas vrai, que c'Ă©tait Bernard qui Ă©tait venu me chercher Ă  BruyĂšres. J'ai dit que c'Ă©tait pas et ils tapaient sur la machine que c'Ă©tait lui qui Ă©tait venu me chercher. Le lendemain, ils m'ont dit de signer autrement j'allais en maison de correction." - Muriel rentrant dans sa maison Ă  Aumontzey - interview Lucien BOLLE, le pĂšre de Muriel, dans sa salle Ă  manger, aux
PubliĂ© le 04/03/2014 Ă  0850 Vladimir Perrin est le fils de MichĂšle Laroque dans La mĂ©thode Claire», dont le deuxiĂšme Ă©pisode sera diffusĂ© mercredi 5 mars sur M6. Il garde un excellent souvenir du tournage Ă  Toulouse Dans La mĂ©thode Claire», il est une sorte de Tanguy, en plus responsable quand mĂȘme», qui a enfin trouvĂ© un boulot mais continue de vivre par intermittence chez sa maman avocate. Le personnage de Florian, Vladimir Perrin l’aime beaucoup. Il est prĂȘt Ă  reprendre le rĂŽle pour un troisiĂšme Ă©pisode, parmi beaucoup d’autres projets. En quoi ressemblez-vous Ă  MichĂšle Laroque ? Nous sommes de Nice tous les deux ! Et on a le mĂȘme sens du savoir vivre, un goĂ»t prononcĂ© pour la frĂ©quentation des terrasses jusqu’à point d’heure, notamment Ă  Toulouse. Le lien avec votre mĂšre de tĂ©lĂ©vision s’est-il fait tout de suite ? Elle s’est montrĂ©e bienveillante. Moi, j’étais impressionnĂ©. MichĂšle, je la voyais Ă  la tĂ©lĂ© quand j’étais petit. Au dĂ©but, j’étais stressĂ© alors que je voulais prendre du plaisir avec ce rĂŽle, rĂ©pondre au sens du rythme incroyable de ma partenaire. Notre entente s’est faite rapidement. On s’est renvoyĂ© la balle, avec ce cĂŽtĂ© animal dans le jeu que j’aime autant qu’elle. On apprend beaucoup en jouant avec MichĂšle Laroque. Avant la tĂ©lĂ©vision populaire, vous avez pratiquĂ© le théùtre classique
 Ma premiĂšre expĂ©rience, c’était lors d’une kermesse Ă  l’école. J’avais 5 ans et l’acteur» principal avait fait faux bond au moment de la reprĂ©sentation. Je connaissais son texte, j’ai pris sa place et cela a Ă©tĂ© un moment de jouissance intense. Ensuite, jusqu’à 14 ans, j’ai pratiquĂ© la danse. Et je suis revenu sur les planches en crĂ©ant ma compagnie, qui jouait Brecht, Shakespeare ou Koltes dans les villages. Enfin, j’ai suivi le Conservatoire Ă  Nice et une Ă©cole de théùtre Ă  Paris. Mon premier rĂŽle important, je le dois Ă  Jean-BenoĂźt Gillig, le producteur de La mĂ©thode Claire» et au rĂ©alisateur Vincent Monnet. Comment dĂ©finiriez-vous Florian ? Le personnage a Ă©tĂ© Ă©toffĂ© pour le deuxiĂšme Ă©pisode. Il est reprĂ©sentatif de beaucoup de jeunes de ma gĂ©nĂ©ration qui ont grandi dans une famille monoparentale. Cela cause un trouble affectif Ă©norme. Ce gamin a tout donnĂ© pour que sa mĂšre se sente bien en laissant ses aspirations de cĂŽtĂ©. Il essaye maintenant de faire la paix avec son pĂšre, toujours prĂ©sentĂ© comme un salaud par sa mĂšre. Y aura-t-il un troisiĂšme Ă©pisode ? Cela dĂ©pendra du succĂšs du deuxiĂšme. Si cela se passe bien, on pourrait tourner Ă  la rentrĂ©e 2014. Je n’ai pas encore lu le scĂ©nario mais on nous a promis beaucoup de surprises, un ton diffĂ©rent. Et mon personnage pourrait prendre encore plus de consistance
 ce qui me ravit ! Quels sont vos autres projets ? Au cinĂ©ma, je me prĂ©pare Ă  tourner dans Rien ne sert de courir», le prochain film de MaĂŻwenn. A la tĂ©lĂ©, j’ai jouĂ© le rĂŽle du colonel Fabien dans un unitaire de 52 mn, RĂ©sistance», Ă©crit par Dan Franck, rĂ©alisĂ© Miguel Courtois et David Delrieux, avec Fanny Ardant il imite sa voix troublante Ă  merveille, Richard Berry et Isabelle Nanty. Diffusion sur TF1 en principe en avril. Et je vais partir Ă  Gand, en Belgique, pour monter un spectacle solo sur mon histoire, avec du chant, de la danse et peut-ĂȘtre de la peinture. En pĂšres et contre tout», l’épisode 2 de La mĂ©thode Claire», sera diffusĂ© mercredi 5 mars Ă  20h50 sur M6. Claire Robin MichĂšle Laroque galĂšre toujours pour faire tourner son cabinet d’avocate. Partie prenante du divorce de Jeannot et Marion ses amis poissonniers au marchĂ©, elle va rĂ©flĂ©chir Ă  sa propre sĂ©paration et Ă  son lien avec son fils. Dix jours aux Carmes J’ai passĂ© dix jours Ă  Toulouse pour le deuxiĂšme Ă©pisode, en juillet 2013. Au marchĂ© des Carmes, les commerçants ont Ă©tĂ© trĂšs sympas. Ils nous ont accueillis avec des corbeilles de fruits. Quand je ne tournais pas, j’ai pu visiter la ville et notamment ses musĂ©es. Je suis allĂ© plusieurs fois Ă  la Fondation Bemberg. Seul ou avec mes copains acteurs Christelle Chollet, Jean-NoĂ«l BroutĂ© et Jean-Luc Borras, j’ai aussi dĂ©couvert pas mal de restaurants. Mon prĂ©fĂ©rĂ© ? African Queen, rue des Paradoux. J’adore Fanta, la patronne c’est une nana gĂ©niale. Et son rhum arrangĂ© est Ă  tomber !»
BiographieDu théùtre au cinĂ©ma. Sacha Guitry est le fils de Lucien Guitry (1860 - 1925), grand comĂ©dien de théùtre, trĂšs cĂ©lĂšbre Ă  son Ă©poque, et de RenĂ©e Delmas dite de Pont-Jes, fille du journaliste RenĂ© de Pont-Jest, qui s'est essayĂ©e elle aussi au théùtre.Alexandre (Sacha est un diminutif), naĂźt dans la capitale de l'Empire russe oĂč joue son pĂšre et est baptisĂ© ainsi
Synopsis Lucien, le pÚre de Sacha Guitry, ajoute à sa passion essentielle, celle qu'il nourrit pour le théùtre et qui l'amÚne à jouer, trÚs jeune, devant le tsar, une passion non moins pressante, celle des femmes. Il tombe amoureux d'une jeune et jolie personne, a
Pourun chanteur, c'Ă©tait dur. " Les ennuis mĂ©dicaux ne se sont pas arrĂȘtĂ©s lĂ , puisque Sacha Distel a ensuite souffert d’un cancer de la

blanche. 1 L'enfant du Merlerault Mon pĂšre naquit Ă  Paris Mais c'Ă©tait un Normand ! Sacha Guitry. Je suis nĂ© le 22 avril 1882 Ă  Tortisambert, petit village bien joli du Calvados dont on aperçoit le clocher Ă  main gauche quand on va vers Troarn en quittant Livarot... » Ainsi dĂ©butent les MĂ©moires d'un tricheur. Mais d'oĂč nous vient le vrai Sacha Guitry, l'homme aux 130 piĂšces, aux 36 films, aux cinq Ă©pouses. Évoquer sa gĂ©nĂ©alogie, c'est dĂ©jĂ  voir la Normandie... Le quartier de l'Ă©glise, au Merlerault, oĂč vĂ©curent les ancĂȘtres de Guitry. Les racines normandes de Guitry sont profondes et datent de l'Ancien rĂ©gime. Au Merlerault, petit bourg de l'Orne, paradis du cheval normand, les Guitry vivaient lĂ  depuis trois gĂ©nĂ©rations. À force de retourner une terre molle sous la pluie et dure comme pierre au soleil, l'aĂŻeul de cette famille avait fini par acquĂ©rir la Cour-Thoriel, un joli corps de ferme adossĂ© au presbytĂšre. LĂ , son fils se fit tailleur d'habits. Puis son petit-fils marchand. La RĂ©volution Ă©clate. Fervents catholiques, les Guitry boudent les messes des prĂȘtres assermentĂ©s que sont le curĂ© Rombault-Lanos et François PouquevilleÂč, vicaire promis au plus bel avenir. VoilĂ  qui vaut Ă  la doyenne du clan, Jeanne Beaumont, veuve Guitry, quelques jours de cachot au chĂąteau de GacĂ©. En revanche, le benjamin de la maison, Robert Guitry, prend le parti des Bleus et croque du ChouanÂČ. Ambiance dans la famille... Et puis le temps apaisa les discussions Ă  table. NapolĂ©on Ă©tait dĂ©jĂ  oubliĂ©, la monarchie avait repris ses droits. Quand soudain on vit arriver au Merlerault Charles X en personne. ChassĂ© par une nouvelle rĂ©volution, celle de 1830, son carrosse fuyait vers Cherbourg oĂč l'attendait un paquebot. Il entraĂźnait dans ses roues ses derniers fidĂšles et une troupe de soudards aux aguets. À l'arrivĂ©e bruyante du convoi, un bambin sort prĂ©cipitamment de la Cour-Thoriel. Il s'appelle Louis-Edmond Guitry. Et c'est le grand-pĂšre de Sacha. Des dizaines voitures brinquebalant des tĂȘtes altiĂšres, et des malles armoriĂ©es s'arrĂȘtĂšrent dans la Grand-Rue, devant le Logis des Tourelles. C'Ă©tait le domaine du chevalier de la Roque, l'ancien garde du corps du Roi retirĂ© lĂ  pour Ă©lever des chevaux de course. Louis-Edmond Guitry se posta aux premiĂšres loges. Et pour les yeux de cet adolescent de 15 ans, ce fut un spectacle inoubliable que d'Ă©pier ces grands du royaume. Au milieu d'eux rayonnait Madame Royale, la fille de Marie-Antoinette. Tout ce beau linge dormit aux Tourelles tandis qu'un huissier en costume d'apparat gardait l'entrĂ©e. Quant aux soldats de l'escorte, ils bivouaquĂšrent au clair de lune dans l'herbage voisin. Au petit matin, de nouveaux attelages apportĂšrent des vĂȘtements de rechange aux fugitifs. Et la duchesse de Berry put enfin abandonner son habit d'homme pour apparaĂźtre dans toute sa fĂ©minitĂ© aux villageois. Avant de reprendre la route, le monarque dĂ©chu et sa suite fendirent la foule pour assister Ă  la premiĂšre messe en l'Ă©glise Saint-Martin. Puis ils disparurent, empanachĂ©s par la poussiĂšre du grand chemin. Quelques annĂ©es plus tard, ces images encore en tĂȘte, Louis-Edmond Guitry embrasse longuement ses parents au relais de poste du Merlerault. Avec l'esprit de conquĂȘte de ses vingt ans, ce sujet de Louis-Philippe monte Ă  Paris pour s'y faire employĂ© de commerce. AprĂšs des dĂ©buts au Louvre puis au Bon MarchĂ©, on le retrouve garçon coiffeur dans les galeries du Palais-RoyalÂł. AprĂšs tout, le mĂ©tier lui est dĂ©jĂ  familier. Son oncle Richard est le perruquier du Merlerault. Coupe-chou et jeton gravĂ© au nom d'Aubril. Au Palais-Royal s'alignent quelque quatre-vingt-huit boutiques. Marchands d'estampes et de nouveautĂ©s, librairies et cabinets de lecture, limonadiers et perruquiers. Une foule de chalands s'y presse, quadrillĂ©e par pickpockets et gourgandines. En maniant les ciseaux au cƓur commercial de la capitale, Louis-Edmond Guitry ne remerciera jamais assez son employeur. Normand comme lui, Joseph Aubril⁎ a fondĂ© son salon de coiffure en 1812. Coutelier attitrĂ© de Madame la Dauphine sous la Restauration, il s'est d'abord fait remarquer en faisant frapper des mĂ©dailles Ă  son nom. Vendus Ă  une clientĂšle huppĂ©e, ces jetons de cuivre constituaient une monnaie d'Ă©change pour vos prochaines coupes de cheveux. Mais M. Aubril s'est aussi taillĂ© une solide rĂ©putation en inventant toutes sortes de choses une eau balsamique stomophĂ©line pour vous fortifier les gencives, une lotion capillaire appelĂ©e PhilocĂŽme, un cuir Ă  affĂ»ter baptisĂ© Corioptime et surtout une pĂąte Ă  faire couper les rasoirs. DerriĂšre le comptoir, pour des messieurs Ă  rouflaquettes, Louis-Edmond Guitry procĂšde avec emphase aux dĂ©monstrations Vous enduisez le cuir de l'affiloir Ă  l'aide de ce bĂątonnet. La couche que vous voyez lĂ  sera amplement suffisante pour tous vos rasages de la semaine. Puis on aiguise la lame en rĂ©pĂ©tant comme ceci un mouvement de va-et-vient. Et vous verrez que le plus mauvais des rasoirs retrouvera le tranchant d'une lame de Damas. » Louis-Edmond Guitry est l'archĂ©type du personnage balzacien. Économisant sou aprĂšs sou, se façonnant le physique d'un bon bourgeois besogneux cultivant les lettres, il finit par racheter le fonds de commerce de son patron. Sans les murs. Pour exercer ses activitĂ©s de perruquier, il dispose, en 1844, d'un brevet non garanti par le gouvernement. Un mĂ©tier qu'il dĂ©laisse bientĂŽt pour se consacrer exclusivement Ă  la vente de nouveautĂ©s et la coutellerie au dĂ©tail. On trouve ainsi chez lui des eustaches . Car c'est dĂ©sormais le surnom de tout objet tranchant. On le doit Ă  une chanson, Mon coutiau, composĂ©e par un Rouennais, Eustache BĂ©rat. Au Palais-Royal, le chanteur Ancel a popularisĂ© aussi les premiers succĂšs du jeune frĂšre d'Eustache EugĂšne BĂ©rat. Depuis, il n'est pas un jour sans que Louis-Edmond Guitry n'entende de son Ă©choppe mille orgues de barbarie dĂ©biter J'irai revoir ma Normandie. Il la reverra souvent. Pour asseoir sa rĂ©ussite, Guitry inonde la presse de rĂ©clames pour la fameuse pĂąte Aubril vendue 1 F le bĂąton. À Paris, l'enfant du Merlerault se fit ainsi une situation, Ă  dĂ©faut de se faire un nom. Car tout le reste de son Ăąge, ses habituĂ©s s'obstineront Ă  lui donner du M. Aubril ». C'est que l'enseigne, sise au 139, galerie de Valois, gardait toujours le nom du fondateur de la maison. On avait simplement ajoutĂ© en lettres discrĂštes Guitry successeur ». Et Louis-Edmond entretenait habilement la confusion entre l'inventeur et sa propre personne. Qui aurait achetĂ© une pĂąte Guitry ! Justement, que devient le vrai Monsieur Aubril ? À 63 ans, dotĂ© de la rente viagĂšre versĂ©e par son ancien employĂ©, il s'est retirĂ© dans sa propriĂ©tĂ© de Seine-et-Oise d'oĂč il dirige un obscure Mouvent des travailleurs dĂ©mocrates de la vallĂ©e d'Yerres. En 1849, alors que Louis-NapolĂ©on Bonaparte prĂ©side aux destinĂ©es de la IIe RĂ©publique, Joseph Aubril se prĂ©sente aux Ă©lections. Son programme ? l'anoblissement gĂ©nĂ©ral de la France et le droit, pour tout citoyen, de faire prĂ©cĂ©der son nom d'une particule. VoilĂ  qui, assure-t-il, provoquera une certaine fiertĂ© dans les rangs de la classe ouvriĂšre ». Ce qui fut couronnĂ© par une pitoyable dĂ©bĂącle Ă©lectorale. Voici venir les annĂ©es 1850. À la tĂȘte de son affaire prospĂšre, Louis-Edmond Guitry, restĂ© jusque-lĂ  cĂ©libataire, se met en mĂ©nage avec son employĂ©e, AdĂšle Nourry. Du jour au lendemain, Ă  35 ans, il se retrouve ainsi avec deux enfants tout faits sur les bras Aristide-Paul et AdĂšle Philippe, nĂ©s d'un premier lit de sa compagne. Ils ont alors une douzaine d'annĂ©es. Avant de trĂŽner, imposante, derriĂšre la caisse du magasin Aubril, AdĂšle Nourry aura eu le parcours d'une provinciale ballottĂ©e par des problĂšmes sentimentaux. Elle est nĂ©e Ă  Nevers, au Bout du Pont de Loire, d'un couple de cabaretiers Claude Nourry, serrurier Ă  ses heures et Scholastique de Dion d'Aumont, descendante d'une vieille lignĂ©e aristocratique. Bref, l'union de la carpe et du lapin. Et comme de fait, les parents d'AdĂšle avaient finis par se sĂ©parer. Elle suivit alors sa mĂšre Ă  Paris. LĂ , Ă  18 ans, AdĂšle Nourry se maria avec un certain Augustin-Louis Philippe et mit donc au monde ses deux enfants. Mais qui donc est son mari ! À cette Ă©poque gravite autour du Palais-Royal un Augustin-Louis Philippe. Originaire de Sebourg, dans le Nord, ce fils d’instituteur est venu, Ă  l'instar de Guitry, tenter sa chance Ă  Paris. D'abord comme commis de marchand. Puis tailleur au 167, galerie de Valois. En 1843, il fonde sa sociĂ©tĂ©, Philippe & Cie, rue de Castiglione⁔. TrĂšs vite, l'entreprise fait faillite. En 1845, voilĂ  Philippe devant la cour d'Assises, flanquĂ© de plusieurs complices, pour banqueroute frauduleuse et dĂ©tournement de biens⁶. Son Ă©pouse eut Ă  subir chez elle des perquisitions et vit partir Philippe pour trois annĂ©es de prison... Entre temps, la mĂšre d'AdĂšle, Scholastique de Dion, inventait un enduit hydrofuge pour toits et terrasses qu'elle mit au point avec son amant, Charles Antoine ChrĂ©tien. Il ne lui restait plus qu'Ă  fonder une sociĂ©tĂ© d'exploitation⁷. Divorcer enfin d'avec son serrurier de Nevers. Et se remarier avec ChrĂ©tien. Telle Ă©tait donc la belle-famille dans laquelle entrait Louis-Edmond Guitry, mĂȘme s'il n'Ă©pousera jamais sa compagne. Et quelle famille ! Rue de Grenelle, AdĂšle Nourry rendait visite Ă  un vieil oncle en fin de vie, Michel-François de Dion, ancien grognard de NapolĂ©on. Six blessures, sept chevaux tuĂ©s sous lui, il avait Ă©tĂ© promu officier sur le champ de bataille par l'Empereur en personne qui lui prodigua les plus belles paroles. AprĂšs quoi, NapolĂ©on l'avait fait chevalier de la LĂ©gion d'Honneur⁞. AdĂšle frĂ©quentait aussi ses deux sƓurs, nĂ©es comme elle Ă  Nevers. Surtout Louise Gabrielle. Fort jolie, celle-ci venait de faire un mariage inespĂ©rĂ© avec Raoul de La ChĂątre. VoilĂ  qui lui confĂ©rait le titre de comtesse et lui permettait de tenir salon, d'abord rue Tatbout puis avenue des Champs-ÉlysĂ©es. On entendait chez elle de fins esprits, tous du Parti conservateur, comme Arthur de La GuĂ©ronniĂšre dont la comtesse Ă©tait l'Ă©gĂ©rie. De sa voix douce elle appelait dans son nid tous les oiseaux chanteurs de Paris et son salon est bien le dernier oĂč rĂ©sonnait encore la harpeâč. Son Ă©poux, le comte de La ChĂątre, sĂ©journait souvent Outre-Manche oĂč il avait dĂ©posĂ© le brevet d'invention de sa belle-mĂšre. Mais lĂ -bas, il avait aussi trouvĂ© un mari Ă  la troisiĂšme des sƓurs Nourry, Marie Scholastique, qui fut ainsi unie Ă  un pair d'Angleterre. Belle destinĂ©e pour ces filles de cabaretiers nivernais. Dans une telle harmonie, Louis-Edmond Guitry et AdĂšle Nourry songĂšrent Ă  fonder leur propre famille. La chose sera trĂšs compliquĂ©e... 1 Natif du Merlerault, François Pouqueville 1770-1838 fut mĂ©decin, diplomate, explorateur et accompagna Bonaparte en Égypte. 2 Ouest-France, 24 juillet 2007. 3 Annuaire de Messieurs les perruquiers et coiffeurs de la ville de Paris, 1845. 4 Il est nĂ© Ă  Saint-LĂŽ en 1787 et mort Ă  Yerres en 1876 Arch. de l’Essonne. 5 Gazette des tribunaux, 29 novembre 1843, P. 96. 6 Les DĂ©bats politiques et littĂ©raires, 29 octobre 1845. 7 Gazette des tribunaux, 16 dĂ©cembre 1843, p. 158. 8 Archives nationales, Paris, dossier L0686004. 9 ArsĂšne Houssaye, Les douze nouvelles nouvelles, 1889. 2 Secret de famille C'est une erreur de croire que les femmes ne peuvent garder un secret. Seulement elles s'y mettent Ă  plusieurs ! Sacha Guitry Il y eut d'abord Valentine en 1852, puis Edmond l'annĂ©e suivante. Au magasin Aubril, Louis-Edmond Guitry et sa caissiĂšre Ă©largissaient leur cercle familial. Ces enfants s'ajoutaient aux deux qu'AdĂšle avait eus de son premier lit, les petits Philippe. Mais voilĂ  qu'un jour de janvier 1858, un attroupement se forme devant la boutique. Louis-Edmond vient d'essayer sur son ongle le tranchant d'un rasoir. Imitant aussitĂŽt son maĂźtre, le ouistiti du magasin en fait de mĂȘme. Et se mutile la main. Des nez se collent sur la vitrine et un journaliste du Figaro qui passait par lĂ  rapportera le cocasse de la scĂšne. Le mĂȘme journal ne se lasse pas du reste de vanter les mĂ©rites de la pĂąte Ă©coulĂ©e par Guitry Le Squatter qu'ont scalpĂ© les Indiens, le juge Ă©corchĂ© vif par Cambyse n'ont pas souffert supplice pareil Ă  celui du malheureux qui promĂšne sur son Ă©piderme une lame Ă  tranchant incertain. Eh bien il est un moyen d'Ă©chapper Ă  ces tortures, c'est de recourir Ă  la pĂąte Aubril... » Devant tant de publicitĂ©, un enfant de 7 ans se sert un jour de cette prĂ©paration miraculeuse pour aiguiser un couteau. Puis il heurte un meuble et tombe. Le couteau se referme violemment et le pauvre petit a le doigt de la main gauche coupĂ©. Nouvel article du Figaro. Nouvelle rĂ©clame pour la fameuse pĂąte Aubril que M. Guitry, prĂ©cise bien le journal. vend au Palais-Royal, galerie de Valois, 139. » En 1860, c'est sous la seule signature d'Aubril qu'est publiĂ© un trĂšs sĂ©rieux Essai sur la barbe et sur l'art de se raser. Cet auteur sans prĂ©nom retrace l'histoire de la pilositĂ© masculine depuis l'aube de l'humanitĂ© et pose cette question essentielle Adam fut-il créé avec du poil au menton ? » C'est si bien Ă©crit qu'on dirait du Guitry. Le grand-pĂšre de Sacha en est manifestement l'auteur. À la faveur de l'Ă©tĂ©, Monsieur Aubril » redevient Louis-Edmond Guitry. En 1862 s'ouvre la ligne Paris-Granville avec sa gare au Merlerault. Chaque annĂ©e, l'enfant du pays reviendra donc Ă  la Cour-Thoriel oĂč vit toujours sa sƓur tandis Françoise que son frĂšre Alphonse, capitaine d'artillerie, est mort Ă  la fleur de l'Ăąge. La ferme familiale de la Cour-Thoriel oĂč reviennent chaque Ă©tĂ© les Guitry. Quand Louis-Edmond Guitry descend du train, il est suivi de sa famille qui s'est encore agrandie. Sautant sur le quai, voici donc Valentine, l'aĂźnĂ©e, trĂšs douĂ©e pour le piano. Voici maintenant Edmond. Lui, on en fera un commerçant. Et voilĂ  le petit dernier, Lucien, qui ne pense qu'Ă  devenir comĂ©dien. Enfin n'oublions pas les deux piĂšces rapportĂ©es Aristide-Paul Philippe, fort attirĂ© par le dessin et AdĂšle Philippe qui, elle, n'aspire Ă  rien. D'AdĂšle Nourry, Louis-Edmond Guitry a donc eu trois enfants. On devrait plutĂŽt dire aurait. Car il existe un doute sur la filiation entre ce pĂšre et ses hĂ©ritiers qu'il appellera toute sa vie mes amis » plutĂŽt que mes enfantsÂč⁰ ». Ce doute, il vient de son testament prĂ©coce et non datĂ© exhumĂ© par Jacques Lorcey Je me suis créé, nous dit Guitry, une famille sur laquelle se concentre toute mon affection ». Puis il Ă©voque ainsi les trois petits Ă  sa charge Je les Ă©lĂšve et les soigne comme s'ils Ă©taient mes enfants... » Parlant de Valentine, l'aĂźnĂ©e je la prie de guider de ses conseils Edmond et Lucien qu'elle considĂšre comme ses frĂšres. » Quant Ă  sa compagne, dite veuve Philippe Je dĂ©sire qu'elle leur tienne lieu de mĂšre, ce dont l'affection qu'elle leur tĂ©moigne ne me permet pas de douter un seul instantÂčÂč. » Curieuse façon de prĂ©senter sa famille. Mais alors, si ces enfants ne sont pas de lui, que font-ils sous son toit ? Qui sont leurs parents biologiques ? Sont-ils mĂȘme frĂšres et sƓur ! Par ses dispositions testamentaires, Louis-Edmond invitait ses ayant-droit Ă  solliciter le Garde des Sceaux Ă  leur majoritĂ© pour porter le nom de Guitry. Un Ă©vĂ©nement prĂ©cipita les choses. Car voilĂ  qu'en 1864, le marchand de coupe-choux se rend Ă  la mairie

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Fin connaisseur de Sacha Guitry, le journaliste Christophe Barbier vient de faire paraĂźtre un ouvrage sous forme de dictionnaire thĂ©matique intitulĂ© Le Monde selon Sacha Guitry. À partir d’un florilĂšge intelligemment commentĂ©, l’auteur d’aujourd’hui nous donne Ă  goĂ»ter la lĂ©gĂšretĂ© du dramaturge d’hier, le parti pris du rire et du comique, contre celui du tragique et de la gravitĂ©. Chacun connaĂźt le Christophe Barbier ancien directeur de la rĂ©daction de L’Express et habituĂ© des plateaux de tĂ©lĂ©vision, notamment de celui de l’émission politique “C’est dans l’air” Michel Houellebecq l’a mĂȘme fait apparaĂźtre, entourĂ© de sa cĂ©lĂšbre Ă©charpe, dans son prĂ©cĂ©dent roman Soumission. Mais l’homme est aussi un connaisseur et un praticien » du théùtre auteur d’un Dictionnaire amoureux du théùtre Plon, 2015, il est Ă©galement acteur, ayant jouĂ© notamment dans plusieurs piĂšces de Sacha Guitry, et metteur en scĂšne, en particulier au sein du théùtre de l’Archicube dont la troupe est composĂ©e d’élĂšves et d’anciens Ă©lĂšves comme lui de l’École normale supĂ©rieure. Christophe Barbier connaĂźt parfaitement l’Ɠuvre prolifique de Sacha Guitry 1885-1957 son dictionnaire thĂ©matique nous montre celui-ci qui se voulait auteur plus qu’acteur aux prises avec ses obsessions qui tournent » souvent autour des femmes qui furent la grande affaire de sa vie et de son Ɠuvre le diable, le lit, le cƓur, le mensonge, la jalousie, les cocus, le portefeuille
, avec ses acteurs et ses compagnons les comĂ©diens, les domestiques, le tĂ©lĂ©phone, la montre, mais aussi avec ses ignorances la politique ! et ses craintes la mort, dont il ne peut d’ailleurs s’empĂȘcher de faire des bons mots. Car voilĂ  finalement ce qui frappe, Ă  la lecture de ce florilĂšge intelligemment et non complaisamment commentĂ©, C. Barbier n’hĂ©sitant pas Ă  critiquer certains mauvais choix de l’auteur le théùtre de Sacha Guitry a la lĂ©gĂšretĂ©, et parfois la vanitĂ©, du bon mot, celui que l’on prĂ©pare pour briller dans les dĂźners en ville plutĂŽt que dans les apĂ©ritifs en zone pĂ©riurbaine, celui qui prend le parti d’en rire, le parti du comique et de la lĂ©gĂšretĂ©, parfois de la superficialitĂ©, contre celui du tragique et de la gravitĂ©. Le livre de C. Barbier restitue fidĂšlement ce qui fait l’attrait, et la limite, de ce théùtre théùtre lĂ©ger, prĂ©fĂ©rant les affaires sentimentales aux sujets sociaux et politiques, et mĂȘme voyant les seconds Ă  travers le prisme dĂ©formant des premiers. Théùtre finalement drĂŽle et sans prĂ©tention ce qui peut ĂȘtre une qualitĂ© comme un dĂ©faut, dĂ©libĂ©rĂ©ment Ă©loignĂ© du théùtre sĂ©rieux ». On prĂȘte ainsi Ă  Guitry ce bon mot au soir de la premiĂšre du Soulier de satin, ample, ambitieuse et longue piĂšce s’il en est Heureusement qu’il n’y avait pas la paire
 » Auteur plus qu’acteur, apĂŽtre du mensonge et fils Ă©ternel Bien qu’il ait jouĂ© ses piĂšces pendant prĂšs de cinquante ans, faisant ses adieux Ă  la scĂšne le 13 dĂ©cembre 1953, Sacha Guitry ne s’est jamais considĂ©rĂ© comme un acteur mais comme un auteur qui joue ses piĂšces », estimant qu’il pouvait trĂšs bien les jouer ». Mais prĂ©cisant aussitĂŽt Je ne dis pas “les jouer trĂšs bien”, je dis “trĂšs bien les jouer” ». Si Sacha Guitry ne s’est pas prĂ©tendu acteur ou comĂ©dien, c’est sans doute qu’il avait une haute et presque aristocratique idĂ©e de leur art. Pour lui, comĂ©dien n’est pas un mĂ©tier mais un don, un instinct On ne peut pas devenir un bon comĂ©dien Ă  force de travail, d’intelligence et de volontĂ©. On peut jouer la comĂ©die sans aucun don, mais on la joue mal. On fait mal semblant. Or, savoir faire semblant, cela ne s’apprend pas ». Et, bien que son théùtre soit, extĂ©rieurement du moins, lĂ©ger et distrayant, Guitry prĂȘte ce dialogue aux personnages de sa piĂšce On ne joue pas pour s’amuser Françoise. – 
 Pour lui, le Théùtre, ça s’écrit avec un T majuscule – et c’est le contraire d’une distraction. Fernand. – C’est presque un sacerdoce. Michel. – Oh ! Fernand. – “Sacerdoce” vous choque ? Michel. – Non, mais “presque” me blesse. Fernand. – Oui, c’est une passion. Michel. – Dites mĂȘme une maladie, si cela vous fait plaisir, dont je suis incurable. Le Théùtre et l’Amour se partagent ma vie – et d’ailleurs Ă  mes yeux l’un ne va pas sans l’autre. » VoilĂ  Ă  quelle hauteur, et Ă  quelle profondeur, Sacha Guitry place le théùtre. Il le dĂ©crit en quelque sorte comme un art du mensonge, un art du paraĂźtre plus vrai que nature Jouer la comĂ©die, c’est mentir avec l’intention de tromper
 Le bon acteur doit dire mieux “Je t’aime !” – Ă  une actrice qu’il n’aime pas, qu’à l’actrice qu’il aime
 Le fin du fin, c’est paraĂźtre amoureux d’une actrice qu’on aime – et c’est manger d’un vrai poulet en faisant croire qu’il est en carton ». Et seule sait ainsi mentir celle ou celui qui a reçu Ă  la naissance ce gĂ©nie du mensonge et du paraĂźtre, cette “possibilitĂ©â€ prodigieuse
 qui consiste Ă  faire partager Ă  des gens qu’on ignore des sentiments divers que l’on n’éprouve pas ». On est donc acteur comme on est prince, de naissance ». C’est un don et c’est un plaisir car mentir est une des plus grandes voluptĂ©s de la vie ! C’est une joie
 qui n’est limitĂ©e que par la crĂ©dulitĂ© des autres
 tu vois jusqu’oĂč ça peut aller ! » Mon pĂšre avait raison. Ce don, ce sont les femmes qui, selon Guitry, l’ont le plus en abondance et c’est pourquoi l’adultĂšre dont elles sont responsables, et le mensonge qui le rend possible et l’accompagne toujours, est pour l’auteur une sorte d’Ɠuvre d’art ou de piĂšce de théùtre en soi, au point que le mari trompĂ©, conscient des mensonges de sa femme, concĂšde qu’elle est banale » lorsqu’elle dit la vĂ©ritĂ©, la consolant immĂ©diatement Ne t’inquiĂšte pas, va, tu la dis si rarement » N’écoutez pas, Mesdames !. Tout ce qui est occasion de mensonge est aliment et dĂ©ploiement de théùtre. DerriĂšre la lĂ©gĂšretĂ© des thĂšmes se cache donc une thĂ©orie du théùtre qui fait la part belle aux comĂ©diens, magnifie mĂȘme leur art. Peut-ĂȘtre faut-il voir aussi dans cet hommage celui d’un homme Ă  son pĂšre car celui-ci, Lucien Guitry, fut un immense acteur, dominant la scĂšne parisienne du dĂ©but du XXe siĂšcle et entraĂźnant son fils lors de ses tournĂ©es triomphales dans la Russie tsariste le tsar Ă©tant mĂȘme le parrain de Sacha !. C’est d’ailleurs au vu de ses dispositions scolaires limitĂ©es que Lucien propulsera Sacha vers la scĂšne. C’était presque une question de vie ou de mort. Ne disait-il pas en effet de son fils, toujours en sixiĂšme Ă  dix-sept ans ! J’ai peur que tu ne te maries en sixiĂšme ! Et peut-ĂȘtre que tu meures en sixiĂšme ! » ? PĂšre et fils se brouilleront ensuite, pour une affaire de femmes bien entendu, le second ayant enlevĂ© l’une des conquĂȘtes du premier, avant de se rĂ©concilier en 1918. Nombreuses seront ensuite les piĂšces qui seront Ă©crites par le fils pour son pĂšre. Et, finalement, le fils restera fils aucun enfant ne naĂźtra de ses cinq mariages. L’auteur expliquera que c’est parce qu’il n’a pas eu d’enfant qu’il est toujours un fils ». C. Barbier nous semble plus convaincant lorsqu’il avance que c’est parce qu’il n’a jamais pu voulu ou su ĂȘtre quelqu’un d’autre que le fils de Lucien que Sacha n’a jamais eu d’enfant. Les femmes, le mariage, l’adultĂšre, la jalousie la grande affaire Pour Guitry, ces quatre termes, ces quatre aventures sont indissolublement liĂ©es aucune ne va sans l’autre et c’est la ronde qu’elles forment, l’histoire qu’elles brodent, qui constituent le cƓur et l’aliment du théùtre. Et le moins que l’on puisse dire est que Guitry traite tout cela avec une cruelle luciditĂ© ou une joviale cruautĂ©. Il l’est d’abord Ă  l’égard des femmes, crĂ©atures doublement malĂ©fiques, lorsqu’elles s’envolent et lorsqu’elles s’installent. Car les femmes, c’est le diable, elles y partent d’ailleurs souvent, et l’homme en est, pour un supplice auquel il ne sait ni renoncer ni totalement consentir, possĂ©dĂ©. C’est ainsi vainement qu’il fait montre de cruautĂ© envers son Ă©pouse en lui disant par exemple que son sommeil est ce qu’elle a de plus profond
 ou qu’il dĂ©plore la fĂącheuse institution du mariage Si la femme Ă©tait bonne, Dieu en aurait une » et encore, si le premier homme qui s’est mariĂ© ne savait pas », le deuxiĂšme en revanche est inexcusable ! ». Vainement car pour qu’il y ait adultĂšre et jalousie, qui sont le vĂ©ritable sel de l’existence – et du théùtre, il faut bien qu’il y ait eu, prĂ©alablement, mariage. La jalousie semble une constante, presque une essence, de la relation conjugale, au point que l’époux n’est pas jaloux parce qu’il est trompĂ© mais trompĂ© Ă  force d’avoir Ă©tĂ© jaloux et d’avoir en quelque sorte rĂ©clamĂ© la dissimulation et la tromperie. Preuve que, dĂšs qu’il est Ă  son affaire, Guitry n’est plus seulement lĂ©ger mais cherche Ă  analyser les sentiments il explique, dans La Jalousie, que le jaloux cherche moins la preuve de l’adultĂšre que la preuve de l’absence d’adultĂšre, c’est-Ă -dire la preuve nĂ©gative et donc la preuve impossible, et mĂȘme la preuve totalitaire » de l’innocence, soit le contraire du droit. Mais, finalement, si le mariage tient », c’est, paradoxalement, grĂące Ă  l’adultĂšre combien de femmes ont dĂ» tromper leur mari pour transformer en une sorte de dignitĂ© indiffĂ©rente et polie la haine qu’elles sentaient naĂźtre en elles ». Et mĂȘme, ajoute l’auteur Il y a des femmes dont l’infidĂ©litĂ© est le seul lien qui les attache encore Ă  leur mari ». Au fond, l’infidĂ©litĂ© est le parasite de la fidĂ©litĂ© comme le mal est le parasite du bien ?, sans laquelle elle n’existerait pas. Les femmes, le mariage, l’adultĂšre, la jalousie voilĂ  en tout cas la grande affaire de Guitry, qui apprĂ©hende le monde Ă  partir d’eux, au moins que tout en part et tout y revient, fĂ»t-ce au prix d’une simplification parfois difficile Ă  accepter. Évoquant la question juive » avec un reprĂ©sentant de l’autoritĂ© allemande durant l’occupation, Guitry dĂ©clare ainsi que la façon allemande de rĂ©soudre » cette question est absurde et a l’air d’ĂȘtre la vengeance d’un cocu
d’un homme qui aurait Ă©tĂ© cocufiĂ© par un Juif et qui se serait mis Ă  dĂ©tester la race juive tout entiĂšre ». On voit que, parfois, le sens politique et le sens du tragique font cruellement dĂ©faut Ă  l’auteur. Guitry et la politique mĂ©pris et dĂ©plorable aveuglement Guitry n’a, comme le souligne C. Barbier, absolument aucun sens politique, celui-ci ajoutant mĂȘme que pour celui-lĂ  Ă  l’extĂ©rieur de la chambre Ă  coucher, ce qui se passe n’a pas d’importance ». Et s’il ignore la politique, c’est qu’il ignore le peuple, ne connaissant, en homme de théùtre, que le public. La politique est pour lui, contrairement au théùtre, une distraction vulgaire. Rien d’étonnant donc Ă  ce que Guitry ait cru bon d’écrire un livre intitulĂ© De 1429 Ă  1942, ou de Jeanne d’Arc Ă  Philippe PĂ©tain, livre qui a eu le bon goĂ»t de paraĂźtre en 1944, soit au plus mauvais moment pour son auteur puisque la victoire des AlliĂ©s se dessinait dĂ©jĂ . D’ailleurs, le marĂ©chal en personne lui en avait dĂ©conseillĂ© le titre ! Guitry est, en politique, un grand naĂŻf et un coupable ? ignorant dressant un audacieux parallĂšle entre Jeanne d’Arc et le marĂ©chal PĂ©tain, il Ă©crit que la premiĂšre comme le second ont fait don de leur personne Ă  la France et qu’il y a ainsi une continuitĂ©, une filiation mĂȘme, de Celle qui l’a faite » la France Ă  Celui qui la tient tendrement dans ses bras ». Durant l’Occupation, Guitry ne fuira aucune des mondanitĂ©s organisĂ©es par le Reich Ă  Paris. Il n’est donc guĂšre Ă©tonnant qu’il ait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 23 aoĂ»t 1944 Ă  Paris, quelques jours avant que la capitale ne soit libĂ©rĂ©e. DĂ©tenu Ă  Paris puis Ă  Drancy et Fresnes, il fera soixante jours de prison mais sera surtout privĂ© de reprĂ©sentations théùtrales durant trois ans. Sa lĂ©gĂšretĂ© l’aura cette fois desservi. Mort de rire Avec la mort, la sienne et celle des autres, Sacha Guitry s’efforce d’ĂȘtre toujours aussi lĂ©ger. Il dit avoir dĂ©chirĂ© le testament qu’il venait d’écrire parce qu’il faisait tant d’heureux » qu’il en serait venu Ă  se tuer pour ne pas trop les faire attendre ». Dans la piĂšce drĂŽlement intitulĂ©e Le KWTZ on croirait l’imprononçable nom du Dieu de l’Ancien Testament, il donne tout aussi drĂŽlement la parole Ă  un homme qui, Ă  son enterrement, exige qu’un discours interminable, et en anglais, soit prononcĂ© sur sa tombe ». Mais, signe que chez Guitry la politique n’est pas une affaire sĂ©rieuse, on trouve ces rĂ©jouissantes anecdotes dans De 1429 Ă  1942, ou de Jeanne d’Arc Ă  Philippe PĂ©tain Forain mourait et son mĂ©decin l’examinait encore – Franchement, monsieur Forain, je vous trouve en bien meilleur Ă©tat qu’hier
 – Oui, en somme, conclut Forain, je meurs guĂ©ri. Vaugelas, illustre grammairien, Ă  l’instant de sa mort, put encore Ă©tablir deux rĂšgles de grammaire. Ayant dit – Je m’en vais
 Il se reprit – Ou je m’en vas
 Dans un murmure, il expliqua – L’un et l’autre se dit
 Puis, rendant le dernier soupir, il ajouta – Ou se disent. » Guitry, fuyant toujours, tel le bon juriste, la preuve nĂ©gative et dĂ©couvrant une voie quasi-pascalienne, veut enfin croire que Dieu pardonne aux humoristes si les tĂ©moignages accumulĂ©s de la prĂ©sence au Ciel du Divin CrĂ©ateur sont loin d’ĂȘtre probants
 la “preuve du contraire” est inimaginable
 Il faut laisser Ă  Dieu le bĂ©nĂ©fice du doute ». C’est pourquoi Guitry doute en Dieu ». FrĂ©dĂ©ric DIEU Christophe Barbier, Le Monde selon Sacha Guitry, Éditions Tallandier, 2018, 320 p., 19,90 €.
OvwAD.
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  • le pĂšre c Ă©tait lucien le fils c Ă©tait sacha