MiaWasikowska dans le film amĂ©ricain de James Bobin, « Alice de lâautre cĂŽtĂ© du miroir » (« Alice in Wonderland 2: Through the Looking Glass »). PETER MOUNTAIN/THE WALT DISNEY COMPANY
Ce qu'Alice Trouva De l'Autre CĂŽtĂ© du Miroir ou De l'Autre CĂŽtĂ© du Miroir Through the Looking-Glass, and What Alice Found There est un roman Ă©crit par Lewis Carroll en 1871, qui fait suite aux Aventures d'Alice au Pays des Merveilles. En France, ce roman a Ă©tĂ© publiĂ© pour la premiĂšre fois en 1931 sous le titre La TraversĂ©e du Miroir. Le titre sera changĂ© en De l'Autre CĂŽtĂ© du Miroir lors de la réédition de 1938. RĂ©sumĂ© Chapitre Un â La Maison du Miroir Alice joue avec les petits blanc et noir de sa chatte Dinah, Perce-Neige et Kitty, lorsqu'elle se demande Ă quoi ressemblerait le monde de l'autre cĂŽtĂ© d'un miroir. Grimpant sur le manteau de cheminĂ©e, elle dĂ©couvre avec surprise aprĂšs tĂątonnement qu'elle est capable de franchir la glace vers un monde alternatif. Dans cette version rĂ©flĂ©chie de sa propre maison, elle dĂ©couvre un livre de poĂ©sie, le Jabberwocky, dont les caractĂšres imprimĂ©s sont inversĂ©s de sorte Ă ĂȘtre lisibles devant le miroir. Les piĂšces d'Ă©checs ont aussi pris vie tout en gardant leur taille. Chapitre Deux â Le Jardin des Fleurs Vivantes En quittant la maison aprĂšs une froide nuit enneigĂ©e, Alice pĂ©nĂštre dans un jardin printanier oĂč les fleurs parlent d'elle comme d'une plante capable de bouger. Plus loin, elle rencontre la Reine Rouge, une piĂšce d'Ă©checs de taille humaine impressionnant Alice par sa rapiditĂ©. Chapitre Trois â Insectes du Miroir Chapitre Quatre â Bonnet Blanc et Blanc Bonnet Chapitre Cinq â Laine et Eau Chapitre Six â Le Gros Coco Chapitre Sept â Le Lion et la Licorne Chapitre Huit â C'est de mon invention » Chapitre Neuf â La Reine Alice Chapitre Dix â Secouement Chapitre Onze â RĂ©veil⊠Chapitre Douze â Qui a rĂȘvĂ© ? Adaptation dans la sĂ©rie Tweedledee et Tweedledum sont frĂšres. Ils servent la Reine Rouge. Tweedledee trahit sa souveraine pour Jafar. Le Charpentier ne se promĂšne pas avec le Morse et meurt transformĂ© en arbre dans le Boro Grove. Le Roi Rouge ne dort pas et ne ronfle pas comme dans le roman. Il Ă©pouse Anastasia et se fait assassiner par Cora. Le Jabberwocky n'est pas un dragon mais une crĂ©ature humaine capable de lire et de se nourrir des peurs. Dans le roman, dans le poĂšme sur le Jabberwocky, la Lame de Vorpal est mentionnĂ©e pour vaincre la crĂ©ature. Dans la sĂ©rie, l'Ă©pĂ©e est le seul objet capable de retenir la crĂ©ature. Les Mome Raths sont de gros chiens noirs aux dents acĂ©rĂ©es et aux yeux rouges luisants. Le Bandersnatch est une dangereuse crĂ©ature qui s'en prend Ă Alice Ă plusieurs reprises. La Reine Rouge devient la Reine Blanche et devient amie avec Alice. Le Roi Blanc est Will Scarlet, un voleur et ancien Joyeux Compagnon de Robin des Bois et ancien Valet de CĆur de la Reine de CĆur. Le Chevalier Blanc garde des portes. Il ne se bat pas contre le Cavalier Rouge et ne vient pas en aide Ă Alice. Autres adaptations CinĂ©ma 1936 â Thru the Mirror, court mĂ©trage de Mickey Mouse ; 2016 â Alice de l'Autre CĂŽtĂ© du Miroir, film de James Bobin avec Mia Wasikowska, Johnny Depp et Helena Bonham Carter. RĂ©fĂ©rences
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Alicevient de passer plusieurs annĂ©es Ă naviguer en haute mer sur les traces de son pĂšre. De retour Ă Londres, elle dĂ©couvre un miroir magique qui lui permet de retourner au pays des merveilles et de retrouver ses amis. Elle y apprend que le Chapelier fou a perdu sa plussoyance. La reine Blanche l'envoie alors rĂ©cupĂ©rer la chronosphĂšre, un globe mĂ©tallique qui fait tourner Tim Burton nâa rĂ©alisĂ© quâune suite en trente ans de carriĂšre cinĂ©matographique, celle de son Batman, ce qui se justifiait par la prĂ©sence du Pingouin pour remplacer le Joker, permettant de coller mieux encore Ă son univers personnel, tant en terme de psychologie que de graphisme. Quâil ne soit pas aux commandes de la suite dâAlice au pays des merveilles ne surprend donc pas, mĂȘme si peu de rĂ©alisateurs auraient refusĂ© un investissement aussi sĂ»r que la suite dâun film ayant rapportĂ© un milliard de dollars au box-office. Surtout si câest pour se lancer dans un projet plus inattendu, comme Miss Peregrine et les enfants particuliers, dont nous vous proposions lâanalyse la semaine derniĂšre, certes moins original que Big Eyes, mais possĂ©dant des potentialitĂ©s dâinnovation que nâaurait pas eu une suite dans le mĂȘme monde. Câest donc Ă James Bobin que Disney a confiĂ© la suite, intitulĂ©e logiquement Alice de lâautre cĂŽtĂ© du miroir, pour reprendre le titre de la suite rĂ©digĂ©e par Lewis Carroll, mĂȘme si lâintrigue nâa pratiquement rien de commun que de vagues clins dâĆil. Ce choix est intĂ©ressant, parce quâil est difficile de dĂ©terminer si Bobin est un faiseur ou un crĂ©ateur â diffĂ©rence que nous avions analysĂ©e dans notre critique du Livre de la jungle dâun cĂŽtĂ©, il nâa jamais rĂ©alisĂ© de blockbuster, et pourrait avoir Ă©tĂ© choisi comme marionnette du studio, surtout si câest pour rester fidĂšle aux acquis dâun premier film quâil nâavait pas rĂ©alisĂ©. Dâun autre cĂŽtĂ©, il est le rĂ©alisateur des deux derniers films The Muppets, des bons films familiaux Ă lâhumour absurde et aux situations et personnages dĂ©lirants, bref le meilleur choix possible, aprĂšs Burton, pour un tel projet. Comment se positionne donc Alice de lâautre cĂŽtĂ© du miroir, par rapport au premier film, Ă lâunivers Ă©trange et passionnant de Lewis Carroll, et aux attentes trĂšs importantes des spectateurs ? La bande-annonce nous prĂ©parait Ă un film magique, allons donc voir ce quâil en est en ayant le courage de passer de lâautre cĂŽtĂ© du miroir ! [divider]Histoire absurde mĂȘme pour un monde absurde[/divider] Revenue dâune expĂ©dition dans les mers de Chine, Alice dĂ©couvre que sa mĂšre a vendu les parts de son pĂšre dans la compagnie navale pour laquelle elle naviguait, rĂ©duisant Ă nĂ©ant ses espoirs dây ĂȘtre nommĂ©e capitaine permanente, ainsi que sa maison, quâelle ne pourra rĂ©cupĂ©rer quâen vendant son navire. FrustrĂ©e dans ses aspirations par une sociĂ©tĂ© misogyne et on pĂšse nos mots les crĂ©ateurs, comme dans lâĂ©pisode de Sherlock The Abominable Bride, ne semblent pas se rendre compte quâil est presque misogyne de nâutiliser que les clichĂ©s les plus crĂ©tins pour dĂ©noncer la misogynieâŠ, elle est soudain attirĂ©e par Absolem dans un miroir, qui lui permet de retrouver le pays des merveilles. Son plaisir est nuancĂ© par ses retrouvailles avec le Chapelier, en profonde dĂ©pression depuis quâil a retrouvĂ© un petit chapeau quâil avait confectionnĂ© en cadeau pour son pĂšre dans son enfance, dans lequel il voit la preuve que sa famille a survĂ©cu Ă lâattaque du Jabberwocky, bien des annĂ©es auparavant. IncrĂ©dule, Alice dĂ©cide malgrĂ© tout de lâaider afin que sa dĂ©pression ne le tue pas, en allant voler la chronosphĂšre au Temps, instrument qui permet de remonter le temps, comme son nom lâindique, mais qui doit ĂȘtre utilisĂ© prĂ©cautionneusement si on ne veut pas que lâavenir soit profondĂ©ment modifiĂ© et lâunivers anĂ©anti par un paradoxe temporel. On voit lĂ le premier problĂšme majeur de cet Alice comment le personnage Ă©ponyme peut-il sans hĂ©siter une seule seconde ou demander conseil dĂ©cider de risquer lâunivers entier sous prĂ©texte quâun ami ne peut pas rĂ©aliser son travail de deuil ? Lâintrigue du premier opus Ă©tait dĂ©jĂ assez mĂ©diocre parce que Burton avait eu lâexĂ©crable idĂ©e quâil fallait introduire une idĂ©e de quĂȘte, avec un antagoniste majeur devant ĂȘtre vaincu, dĂ©lirant jusquâĂ la prophĂ©tie, le combat en armure contre le dragon dans un paysage en ruines, bref jetant Ă la poubelle lâunivers de Carroll pour lui prĂ©fĂ©rer celui de Tolkien. Au moins Alice avait-elle une raison dâessayer de sauver le monde. Ici, tous les rebondissements et les dangers viendront de sa seule imprudence et bĂȘtise, ce qui ne peut manquer de gĂȘner lâimplication du spectateur. Ce mĂȘme spectateur qui va bien peiner Ă sâidentifier Ă un personnage qui est devenu un super-hĂ©ros, assurĂ©ment plus proche de Tomb Raider que dâAlice la premiĂšre scĂšne dĂ©jĂ , un combat contre des pirates en mer de Chine, posait Alice comme un personnage incapable de ressentir la peur, et lançant une manĆuvre dĂ©sespĂ©rĂ©e sous prĂ©texte que rien nâest impossible, au dĂ©triment de toute crĂ©dibilitĂ©, Ă©videmment. Quand on la voit en plus sauter sur des plates-formes en mouvement, sâagripper Ă la plus inexistante anfractuositĂ© au-dessus de centaines de mĂštres de vide, ne jamais hĂ©siter Ă aller affronter un danger, comment pourrait-on ressentir le moindre frisson ? Dâautant que, contrairement au premier opus oĂč la jeune fille fragile avait besoin de ses amis pour sâaffirmer et donner du rythme Ă lâaction, elle est ici essentiellement solitaire⊠Lâintrigue a cependant une grande qualitĂ©, câest quâelle nâajoute quâun nouveau personnage, celui du Temps et Ă©ventuellement la famille du Chapelier qui sert dâobjet Ă la quĂȘte, qui permet de faire le lien entre les diffĂ©rentes sous-intrigues et de rĂ©-explorer les relations entre les diffĂ©rents personnages dĂ©jĂ connus et leur histoire. La manĆuvre est plutĂŽt habile pour approfondir lâunivers plutĂŽt que de lâaugmenter gratuitement, et mĂȘme si la crĂ©ation de background est souvent trĂšs artificielle, revoir les personnages jeunes et voir comment les deux reines en viennent Ă se haĂŻr ne manque pas dâintĂ©rĂȘt â on aurait tout de mĂȘme aimĂ©, quitte Ă se replonger dans le passĂ©, voir comment la Reine de cĆur sâalliait avec le Jabberwocky et constituait son armĂ©e, ce qui nâaurait pas manquĂ© dâintĂ©rĂȘt, enfin⊠On ressent cette artificialitĂ© dans lâimpossibilitĂ© dans laquelle semblent ĂȘtre les acteurs de faire des propositions de jeu. Mia Wasikowska seule tire un peu son Ă©pingle du jeu, sans merveilles pour un personnage aussi central, et malgrĂ© une relative superficialitĂ©. On peut faire grĂące aussi Ă Sacha Baron Cohen, qui peine Ă trouver une Ă©quilibre entre le clown fatigant et lâantagoniste terrifiant, ne parvenant pas Ă ĂȘtre assez sĂ©rieux pour ĂȘtre comique par dĂ©calage quand il le voudrait, mais dont la performance ressort par moments, en particulier dans la deuxiĂšme moitiĂ© voir le dernier tiers. Helena Bonham Carter et Johnny Depp prĂ©fĂšrent cependant grimacer sous leur Ă©pais maquillage que de jouer, leurs personnages Ă©tant de toute maniĂšre trĂšs schĂ©matiques, Anne Hathaway est aussi ridicule que dans le premier opus, et les autres simplement inexistants⊠MĂȘme le gĂ©nial Andrew Scott Moriarty dans Sherlock aurait mieux fait de sâabstenir que de nâapparaĂźtre que pour une vingtaine de seconde, tandis que le Chat du Cheshire nâest plus quâun chat fantĂŽme sans personnalité⊠Les prĂ©tentions Ă lâhumour ne contribuent aucunement Ă leur donner du relief Tweedledee et Tweedledum sont mignons une fois sur cinq, le Chapelier pour ainsi dire jamais, lâidĂ©e dâune relation amoureuse entre le Temps et la Reine rouge vient de nulle part et sert juste de prĂ©texte Ă quelques sketches assez dĂ©plorables, cette derniĂšre parvenant seule Ă susciter de lâamusement, voire du rire lorsquâelle provoque un tremblement de terre ceux qui ont vu le film comprendront. Nâest-ce pas Ă©tonnant dans lâadaptation dâune Ćuvre essentiellement caractĂ©risĂ©e par le non-sens ? Non, ce nâest pas drĂŽle. [divider]Raison et folie des studios[/divider] Lâune des fautes de grammaire les plus connues de la langue anglaise est tirĂ©e de Alice through the looking glass Everything is getting curiouser and curiouser ». Dans le film, cela devient VoilĂ qui est curieux. » On suppose que la faute a Ă©tĂ© conservĂ©e dans la version originale du film, mais la trahison quâimplique cette correction par rapport au dĂ©calage créé par Carroll est rĂ©vĂ©latrice du film en gĂ©nĂ©ral. La conservation de la mĂȘme scĂ©nariste que le premier Alice Linda Woolverton, qui a aussi Ă©crit La Belle et la bĂȘte, Le Roi Lion, Mulan aurait dĂ» garantir un rĂ©sultat Ă peu prĂšs similaire en terme dâunivers absurde, et donc Ă peu prĂšs satisfaisant, le premier Ă©tant Ă©galement bien sage eu Ă©gard aux romans. Mais il nây a simplement plus rien de rĂ©ellement insensĂ© dans Alice de lâautre cĂŽtĂ© du miroir, comme si le miroir nâavait dâautre fonction que celle de lâarmoire de Narnia, ouvrir un monde diffĂ©rent, alors que Carroll nâavait pas choisi Ă la lĂ©gĂšre un objet qui offre un reflet inversĂ© de notre monde dans son livre, on offre du gĂąteau sec Ă Alice pour Ă©tancher sa soif, elle doit sâĂ©loigner dâun jardin pour y accĂ©der, courir pour rester sur place, la Reine blanche a des souvenirs du futur, Tweedledee et Tweedledum convainquent Alice quâelle nâexiste que dans les rĂȘves du Roi rouge, et quâelle disparaĂźtra dĂšs son rĂ©veil⊠Un rĂ©cit est mĂȘme consacrĂ© Ă la transformation de la Reine blanche en mouton, qui ne fait que rĂ©pĂ©ter les mots crabe » et plumes », gĂȘnant Alice par leur absurditĂ©, alors quâils auraient Ă©tĂ© pleins de sens si elle avait su quâil sâagissait de vocabulaire de lâaviron, et que la Reine lui donnait ainsi conseil pour manier ses rames dans un bateau. Bref, il regorgeait de situations et de bons mots, assez dignes du rĂ©alisateur des Muppets et quâil aurait Ă©tĂ© passionnant et hilarant de retrouver dans ce genre de super-production⊠Bobin, Woolverton et leurs producteurs font pourtant lâexact contraire, en faisant sens de tout bois si jâose dire, dĂ©truisant prĂ©cautionneusement tout ce qui faisait lâintĂ©rĂȘt et le sel des Ćuvres supposĂ©ment adaptĂ©es. Le rĂ©sumĂ© seul en donne un parfait aperçu remonter le temps suppose que celui-ci existe et quâil est linĂ©aire, deux Ă©lĂ©ments dâune parfaite Ă©vidence⊠dans notre monde, mais pas du tout dans celui dâAlice, plutĂŽt caractĂ©risĂ© par une inquiĂ©tante permanence, ou simultanĂ©itĂ© de tous les temps. Supposer que le Chapelier ait eu des parents restaure Ă©galement lâidĂ©e dâune sociĂ©tĂ© rĂ©glĂ©e, avec des mariages, lâengendrement et lâĂ©ducation dâenfants, des mĂ©tiers quâil faut apprendre, bref un monde aussi parfaitement identique quâon peut lâimaginer, le Chapelier Ă©tant mĂȘme rejetĂ© par son pĂšre pour sa fantaisie, et la Reine rouge pour sa grosse tĂȘte⊠Le pays des merveilles nâest plus quâun monde dâhĂ©roĂŻc-fantasy, de moyen-Ăąge merveilleux, et plus du tout une inversion de la rationalitĂ© du nĂŽtre. Et tout vient le rappeler le mot mĂȘme de chronosphĂšre » est dĂ©sespĂ©rĂ©ment commun, rien nâest moins fou que la dĂ©coration de la maison du Chapelier fou, le Temps dĂ©place les montres arrĂȘtĂ©es de la salle des vivants Ă la salle des morts, sâoccupant du dĂ©cĂšs dâun vieillard⊠On nous explique mĂȘme pourquoi dans Alice au pays des merveilles le Chapelier fou et ses amis attendaient Alice pour le thĂ©, pourquoi la Reine rouge a une grosse tĂȘte, pourquoi elle est en conflit avec sa sĆur⊠Comment est-il seulement possible de vouloir Ă ce point donner une raison Ă tout et tout sur-rationnaliser, quand le grand intĂ©rĂȘt du livre et le seul du premier Alice Ă©taient leur fantaisie ? La seule scĂšne spirituelle du film. De lâunivers dâailleurs il y a peu Ă dire sa fantaisie est trĂšs sage, les dĂ©cors Ă la vraie beautĂ© le chĂąteau de Temps Ă©tant rares et mal mis en valeur, bref on sent que le chef dĂ©corateur Dan Hennah Le Seigneur des Anneaux 3 Le Retour du Roi nâa su que faire de ce que lui lĂ©guait Robert Stromberg Avatar, Le Monde fantastique dâOz, rĂ©alisateur de MalĂ©fique, tandis que le directeur de la photographie Stuart Dryburgh, qui avait pourtant fait du bon travail sur le trĂšs agrĂ©able La Vie rĂȘvĂ©e de Walter Mitty et Backhat, sâest Ă©videmment senti autrement moins Ă lâaise dans cet univers bigarrĂ© que le remarquable Darius Wolski tous les Pirates des CaraĂŻbes, Sweeney Todd, les derniers Ridley ScottâŠ, conservant seulement la trĂšs belle palette de couleurs du film prĂ©cĂ©dent. Des personnes habituĂ©es Ă mettre en valeur ce type dâenvironnement et extrĂȘmement qualifiĂ©es ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des techniciens nâayant jamais eu lâoccasion de manifester une quelconque inventivitĂ©, il nâest alors pas Ă©tonnant que ce film en manque, interrogeant sur les choix de la production⊠On est bien trompĂ©s sur la marchandise, aprĂšs une bande-annonce aussi belle. Le principal dĂ©faut du premier Alice Ă©tait la transformation dâun monde dĂ©nuĂ© de sens en histoire dâhĂ©roĂŻc-fantasy, explicitant grossiĂšrement sa dimension initiatique Alice profitait de cette aventure pour acquĂ©rir une personnalitĂ© et sâimposer dans le monde rĂ©el, ce qui est forcĂ©ment plus facile quand on a dĂ©capitĂ© un dragon Ă lâĂ©pĂ©e en assumant une prophĂ©tie et ainsi restaurĂ© la paix universelle. Cette suite nâĂ©chappe pas Ă la rĂšgle Pour quâun film mĂ©rite lâĂ©tiquette de divertissement familial amĂ©ricain, il faut que les personnages rĂ©pĂštent dix fois la mĂȘme phrase qui lui servira de subtile leçon morale », en multipliant les enseignements inefficaces, en raison de cette rĂ©pĂ©tition, de leur verbalisation on est toujours plus enclin Ă suivre un modĂšle quâune phrase, surtout laide, et de leur incohĂ©rence. [toggler title= »Spoiler » ] Alors que lâun de ces enseignements est quâil faut accepter le travail crĂ©ateur et destructeur du Temps, en se soumettant par exemple au travail de deuil pour tourner la page plutĂŽt que de sâenfermer vainement dans le passĂ© une noble leçon, ce que fait Alice Ă la fin, cette morale est rĂ©duite en morceaux par le fait que le Chapelier refuse dâadmettre la mort de ses parents, dĂ©prime au point que dâautres doivent essayer de rĂ©soudre son problĂšme, et les retrouve en effet vivants Ă la fin !![/toggler] Il est inutile de revenir sur les quelques incohĂ©rences graphiques et scĂ©naristiques qui sont le malheureux lot des blockbusters, selon lâĂ©quation bien connue plus dâargent pour payer les scĂ©naristes -> moins de cohĂ©rence, comme si les invraisemblances Ă©taient la meilleure commoditĂ© pour sâassurer que le spectateur continue dâĂȘtre embarquĂ© par lâaventure. On lâaura compris, Alice de lâautre cĂŽtĂ© du miroir est lâun de ces films prĂ©tendument familiaux » qui sont davantage lĂ pour capitaliser sur le prĂ©cĂ©dent succĂšs et gaspiller un potentiel Ă©vident que pour nous faire une proposition innovante, crĂ©atrice â pour afficher une vĂ©ritable volontĂ© de nous faire rĂȘver, et pas seulement dans lâobjectif de fouiller nos poches pendant ce temps.