"La famille souhaite que Bernard Tapie entre une derniĂšre fois au stade VĂ©lodrome", a expliquĂ© Ă l'AFP le maire socialiste BenoĂźt Payan, en Ă©voquant "une chapelle ardente" oĂč les supporters et les Marseillais pourraient venir se recueillir pour saluer l'ancien prĂ©sident de l'Olympique de aux obsĂšques, elles se tiendront Ă la cathĂ©drale de la Major, face Ă la MĂ©diterranĂ©e, a ajoutĂ© l'Ă©lu, sans pouvoir encore prĂ©ciser la date de la une vidĂ©o sur Twitter, l'actuel prĂ©sident de l'OM, l'Espagnol Pablo Longoria, a lui aussi promis que le club "saura rendre un digne hommage" Ă son ancien patron, celui que tout le monde, Ă Marseille, appelait le "boss".InterrogĂ© par l'AFP, le directeur de communication de l'OM, Jacques Cardoze, a prĂ©cisĂ© que le club a dĂ©jĂ mis en place plusieurs rendez-vous pour rendre hommage Ă son ancien photo noir et blanc de Bernard Tapie, en costume-cravate, ballon de football Ă la main, a ainsi Ă©tĂ© installĂ©e devant le VĂ©lodrome dimanche matin. Plus tard dans l'aprĂšs-midi, Ă partir de 17h00, les joueurs marseillais porteront chacun un brassard noir, lors de leur rencontre de Ligue 1 sur la pelouse des Dogues dĂšs lundi des recueils de condolĂ©ances seront installĂ©s dans le stade, aux cĂŽtĂ©s de la Coupe d'Europe des clubs champions de 1993 dont les "grandes oreilles" seront cernĂ©es de bandeaux noirs, a dĂ©taillĂ© M. du prochain match de l'OM Ă domicile, le 17 octobre, contre Lorient, "on va se coordonner avec les groupes de supporters pour co-construire un autre hommage", a-t-il Payan a indiquĂ© qu'il se rendrait personnellement dĂšs cette aprĂšs-midi aux abords du stade VĂ©lodrome, pour participer Ă "l'hommage populaire et spontanĂ©" des Marseillais."Marseille sera au rendez-vous pour lui rendre un hommage populaire Ă sa hauteur", avait promis le maire dĂšs l'annonce du dĂ©cĂšs de Bernard Tapie, en saluant dans un communiquĂ© un homme "solaire, rebelle, dĂ©terminĂ©, Marseillais par le destin, qui a trouvĂ© Ă Marseille un Ă©tat d'esprit, une ville qu'il a su Ă sa maniĂšre incarner, jusqu'Ă se confondre avec elle dans ce qu'elle a de pire ou de meilleur"."Comme sa ville, jamais il ne laissa indiffĂ©rent. Entrepreneur, ministre, chanteur, pilote, animateur de tĂ©lĂ©vision, acteur, comĂ©dien. A jamais PrĂ©sident de l'OM. Bernard Tapie aura eu vies. Toutes vĂ©cues comme si c'Ă©tait la derniĂšre", a insistĂ© M. Payan.
Les obsĂšques de Bernard Tapie ont Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©es ce vendredi 8 octobre Ă la cathĂ©drale Sainte-Marie-Majeure de Marseille. "Sa vie, comme chacune des nĂŽtres, ne peut se rĂ©sumer Ă un simple trait de plume, et elle Ă©chappe aux Ă©tiquettes qui classent et qui condamnent", a rappelĂ© Mgr Aveline, archevĂȘque de Marseille, en prononçant l' dans une cathĂ©drale Sainte-Marie-Majeure comble que les obsĂšques de Bernard Tapie ont Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©es Ă Marseille, ce vendredi 8 octobre. Famille, personnalitĂ©s, footballeurs et anonymes, ils sont venus nombreux assister au dernier adieu de lâhomme dâaffaires et ancien prĂ©sident de lâOlympique de Marseille, dĂ©cĂ©dĂ© des suites dâun cancer. Mgr Jean-Marc Aveline, archevĂȘque de Marseille, a saluĂ© dans son homĂ©lie un homme de foi » aux fortunes diverses » et aux incontestables talents, dĂ©vorĂ© dâun insatiable appĂ©tit de vie », tutoyant aussi bien les sommets que les abĂźmes, les salons du pouvoir que les cellules des prisons. »Chers amis,Câest donc Ă Marseille, sa ville de cĆur », que Bernard Tapie a souhaitĂ© reposer aprĂšs sa longue lutte contre la maladie et les multiples combats quâil a livrĂ©s tout au long de sa vie. Hier, en sortant de lâĂ©glise de Saint-Germain-des-PrĂ©s, Ă Paris, vous disiez Ă la foule, cher Nicolas, Maintenant, place Ă lâhommage Ă la maison, Ă Marseille. Je le ramĂšne chez lui ». Et vous lâavez ramenĂ©, dâabord au VĂ©lodrome, qui est redevenu son stade hier soir, puis maintenant dans cette CathĂ©drale, oĂč bat le cĆur chrĂ©tien de Marseille, face Ă la mer et Ă la Bonne MĂšre, avant de lâemmener tout Ă lâheure Ă Mazargues, au bout de ce Prado quâenflamment de match en match les clameurs du Bernard Tapie a choisi notre ville pour y Ă©tablir sa derniĂšre demeure, câest parce quâil lâaimait profondĂ©ment. Et Marseille le lui rend bien ! Il aimait cette ville parce quâelle lui ressemblait populaire et libre, fiĂšre et rebelle, tendre et violente Ă la fois, accueillante Ă tous ceux que la vie a meurtris, exubĂ©rante, certes, mais pour mieux cacher sa pudeur. Entre Marseille et lui sâest ainsi tissĂ©e une secrĂšte et fidĂšle complicitĂ© qui Ă©clate au grand jour depuis lâannonce de son dĂ©cĂšs. On pourrait dire de Marseille ce que Bernanos disait de la France Nous sommes un peuple que le malheur nâendurcit pas ; nous ne sommes jamais plus humains que dans le malheur. VoilĂ le secret de la faiblesse inflexible qui nous fait survivre Ă tout ». Alors ce matin, le peuple de Marseille est lĂ , prĂ©sent et recueilli, triste et fier Ă la Tapie nâĂ©tait pas un saint, loin de lĂ ! Ă lâaune de ses fortunes diverses et de ses incontestables talents, dĂ©vorĂ© dâun insatiable appĂ©tit de vie, il a tutoyĂ© aussi bien les sommets que les abĂźmes, les salons du pouvoir que les cellules des prisons. Sa vie, comme chacune des nĂŽtres, ne peut se rĂ©sumer Ă un simple trait de plume, et elle Ă©chappe aux Ă©tiquettes qui classent et qui condamnent. Pour lui comme pour nous, la mise en garde du Seigneur, entendue tout Ă lâheure dans lâĂvangile, sâavĂšre des plus prĂ©cieuses Ne jugez pas et vous ne serez pas jugĂ©s, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnĂ©s » Lc 6, 36. DerriĂšre tous les masques et les théùtres de ce quâon appelle rĂ©ussite, derriĂšre les vanitĂ©s de la gloriole humaine et des honneurs Ă©phĂ©mĂšres auxquels il lui est arrivĂ© de sacrifier, plus souvent quâĂ son tour, il y eut les Ă©preuves, et notamment la derniĂšre, celle de la maladie. Au cours de ce dernier combat, le courage dont Bernard Tapie a fait preuve pour regarder la mort en face et continuer jusquâau bout de croire en la vie, a rĂ©vĂ©lĂ© lâhomme de foi quâil avait toujours Ă©tĂ©, depuis que sa mĂšre, Raymonde, le conduisant au baptĂȘme, avait Ă©veillĂ© son cĆur au respect de Dieu et au dĂ©sir dâĂȘtre toujours fidĂšle Ă ce vie de Bernard Tapie a sa part dâombre, câest vrai, qui pourrait le nier ? Il Ă©tait nĂ© dans le tiroir dâen bas », comme il se plaisait Ă le dire, et avait voulu monter au plus haut, mais pas tout seul. Tel Ă©tait, peut-ĂȘtre, son secret celui qui ne se bat que pour lui-mĂȘme nâarrive Ă rien. Le respect de Dieu ne va jamais sans lâamour des autres. Câest vrai, mais personne, exceptĂ©s les saints, nâarrivent Ă vivre Ă la hauteur de ces beaux principes. Bernard Tapie nây est pas arrivĂ©, loin de lĂ , mĂȘme sâil a essayĂ©. Tout Ă la fin de sa vie, il a demandĂ© pardon pour le mal quâil avait commis et le bien quâil aurait pu faire mais quâil nâavait pas fait. Jâai passĂ© ma vie Ă avoir besoin des autres », confiait-il un jour Ă Franz-Olivier Giesbert. Pour lui comme pour nous, la mise en garde du Seigneur, entendue tout Ă lâheure dans lâĂvangile, sâavĂšre des plus prĂ©cieuses âNe jugez pas et vous ne serez pas jugĂ©s, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnĂ©sâEt vous, Dominique, son Ă©pouse, vous ses enfants et ses petits-enfants, vous Ă©tiez les premiers de ces autres avec lesquels il a menĂ© tous ses combats, surtout le dernier, contre le cancer. Mais aussi Zora, que vous aviez hĂ©bergĂ©e et accueillie, dans la discrĂ©tion, quand elle luttait elle aussi contre la maladie. Mais aussi tant de gens, de tous milieux sociaux, croisĂ©s au dĂ©tour dâune vie insatiablement relationnelle. Et comment ne pas Ă©voquer ce matin, en cette CathĂ©drale, les joueurs et les supporters de lâOlympique de Marseille, tous ceux qui, avec lui, avaient retrouvĂ© le chemin de lâespoir et rĂ©ussi Ă rĂ©aliser leurs rĂȘves. Cette fiertĂ©, ils ne lâont pas oubliĂ©e. On dit souvent quâĂ Marseille, quand lâOM va, tout va ! Car ici, on sait que la force dâune Ă©quipe ne vient pas des milliards que certains injectent dans dâautres grands clubs. La force vient du peuple, qui aime jouer au ballon et qui pousse son Ă©quipe vers la victoire, parce que chacun puise dans cette communion la force dâaffronter les rĂ©alitĂ©s parfois difficiles de sa Ă Marseille, au-dessus du stade, il y a la Bonne MĂšre ! Elle veille sur tous les Marseillais, ceux qui aiment le foot et ceux qui prĂ©fĂšrent autre chose, ceux qui habitent sur terre et ceux qui travaillent en mer, ceux qui connaissent le Christ et ceux qui ne le connaissent pas, ceux qui sont croyants et ceux qui ne le sont pas. Dans ses bras ouverts vers chacun des enfants de Marseille, elle tient son Fils, le Seigneur JĂ©sus Christ. Lui, le Fils de Dieu, est venu nous dire la force invincible de lâamour dont Dieu aime le monde et chacun dâentre nous. Il ne lâa pas fait de maniĂšre tonitruante, par des dĂ©clarations solennelles ni par des tours de magie. Non ! Il lâa fait en venant partager avec nous la vie ordinaire. Trente ans ouvrier menuisier, dans lâatelier que son pĂšre Joseph tenait dans la petite bourgade de Nazareth, en Palestine. Trente ans Ă partager les joies et les tristesses, les espoirs et les tristesses des hommes et des femmes de son pays. Peut-ĂȘtre que si le foot avait existĂ© de son temps, il aurait Ă©tĂ© milieu de terrain », pour apprendre Ă son Ă©quipe Ă jouer collectif ! Mais sa mission, bien plus profonde, Ă©tait de nous rĂ©vĂ©ler la misĂ©ricorde de Dieu et de nous encourager Ă faire le bien Soyez misĂ©ricordieux comme votre PĂšre est misĂ©ricordieux. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugĂ©s ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnĂ©s. Pardonnez et vous serez pardonnĂ©s » Lc 6, 36-38. Au soir de notre vie, câest sur lâamour que nous serons jugĂ©s », disait saint Jean de la Croix. Alors on peut mĂ©diter ce passage de la lettre de saint Paul aux Romains, que GrĂ©goire nous a lu tout Ă lâheure Que lâamour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous au bien. [âŠ] Soyez joyeux dans lâespĂ©rance, patients dans la dĂ©tresse, persĂ©vĂ©rants dans la priĂšre. [âŠ] Nâayez pas le goĂ»t des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. [âŠ] Ayez Ă cĆur de faire le bien devant tous les hommes » Rm 12, 9-12. Sur sa table de chevet trĂŽnait une statue de la Vierge de la Garde. La meilleure façon pour nous de lâaccompagner, câest de redire avec lui et avec tous les croyants cette priĂšre toute simple que tant de Marseillais rĂ©citent, dans le secret de leur Ăąme, en montant sur la colline, afin de confier ce quâils ont dans le cĆurChers amis, ce programme est exigeant et nul dâentre nous ne peut prĂ©tendre lâaccomplir. Car nous sommes tous des pĂ©cheurs et nous devons demander pardon pour nos pĂ©chĂ©s. Prions donc ce matin pour le repos de lâĂąme de Bernard Tapie. Câest avec Dieu maintenant, quâil doit relire sa vie, ses ombres et ses lumiĂšres. Dieu seul jugera. Nous, nous pouvons seulement demander au Seigneur dâavoir pitiĂ©, de lui et de nous ! Son ultime combat a Ă©tĂ© lâoccasion pour lui de proclamer la foi qui lâanimait. Mon premier geste en me levant le matin est de me mettre Ă genoux et de prier », confiait-il. Bien loin de moi lâidĂ©e dâen faire des gorges chaudes la foi est un secret intime. Mais son dĂ©sir dâen parler nâĂ©tait pas une impudeur mĂ©diatique. Il traduisait simplement sa certitude que lâamour est Ă©ternel et que mĂȘme la mort ne peut rien contre sa table de chevet trĂŽnait une statue de la Vierge de la Garde. La meilleure façon pour nous de lâaccompagner, câest de redire avec lui et avec tous les croyants cette priĂšre toute simple que tant de Marseillais rĂ©citent, dans le secret de leur Ăąme, en montant sur la colline, afin de confier ce quâils ont dans le cĆur, des joies ou des Ă©preuves, des remerciements pour les Ă©vĂ©nements heureux de leur vie, ou des demandes dâaide pour traverser les moments douloureux, pour eux-mĂȘmes ou pour leurs proches. Cette priĂšre, qui fut la derniĂšre de Bernard Tapie, elle est toute simple, et ceux qui le veulent peuvent la dire avec moi, Ă haute voix ou dans leur cĆur Je vous salue Marie, pleine de grĂąces, le Seigneur est avec vous, vous ĂȘtes bĂ©nie entre toutes les femmes et JĂ©sus, le fruit de vos entrailles, est bĂ©ni. Sainte Marie, MĂšre de Dieu, priez pour nous pauvres pĂ©cheurs, maintenant et Ă lâheure de notre mort. Amen ! » + Jean-Marc AvelineArchevĂȘque de Marseille